Une vague d’incendies à la pizzéria
Au moins cinq incendies distincts dans trois établissements ont été recensés depuis le 5 mai
La vague incendiaire qui déferle sur le grand Montréal depuis une semaine inquiète les policiers, alors qu’un cinquième brasier a été déclenché hier matin dans une pizzéria du Vieux-longueuil.
« Cet incendie n’est pas à prendre à la légère, si on regarde le nombre de pizzérias incendiées dans la dernière semaine à Montréal. Ça n’a peut-être aucun rapport, mais on serait naïfs d’ignorer cette piste », souligne Ghyslain Vallières, porte-parole du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL).
Depuis le 5 mai, on recense au moins cinq incendies distincts dans trois pizzérias.
L’une d’entre elles, appartenant notamment à l’entrepreneur Olivier Primeau, a été incendiée deux fois en autant de jours la semaine dernière à Sainte-thérèse.
Une autre, située dans l’arrondissement de Lasalle, à Montréal, a également été ciblée deux fois. Le suspect, Jupiter Sene, a été arrêté peu après l’incendie. L’homme de 18 ans fait face à plusieurs chefs d’accusation.
L’incendie le plus récent s’est déclaré vers 4 h, hier matin, et a ravagé la façade du restaurant Jacques Cartier Pizza, sur le boulevard Curé-poirier Ouest, à Longueuil. Des traces d’accélérant ont aussi été trouvées sur les lieux. Personne n’a été blessé.
« On cherche des témoins, des preuves visuelles. Peut-être quelqu’un qui aurait filmé ou qui peut nous aider à identifier ceux qui auraient mis le feu », affirme Ghyslain Vallières.
Ce n’est pas la première fois que ce restaurant de Longueuil est la cible d’un incendie suspect. Le 20 avril dernier, un cocktail Molotov aurait été lancé contre la vitrine de la pizzéria afin d’y mettre le feu. L’outil incendiaire s’est toutefois éteint de lui-même, sans causer trop de dommages.
LES POLICIERS INQUIETS
Rappelons qu’en mars, les services de police de Laval, de Longueuil et de Montréal avaient annoncé enquêter conjointement sur les nombreux actes de violence qui ciblent la couronne nord depuis un an.
« La ligne directrice de notre enquête, c’est l’extorsion. Mais il y a aussi d’autres hypothèses, comme une dette non payée ou un conflit qui a dégénéré », explique Jean-pierre Brabant, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Dans un cas typique d’extorsion, un criminel va rencontrer le propriétaire d’un restaurant pour lui offrir sa protection contre un montant d’argent.
« C’est comme une fausse protection. Dans le cas où le propriétaire refuse de payer, c’est là qu’on peut voir des actes violents comme des incendies criminels », explique un ancien policier du SPVM, André Gélinas.