Le Journal de Quebec

Louise Deschatele­ts

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

C’est quoi être vieux ?

Bien des personnes qui prennent de l’âge détestent se faire répondre « OK Boomer ». J’arrive à 68 ans, et je ne me sens pas vieille parce que je ne me suis jamais sentie vieillir. D’ailleurs ne dit-on pas que les soixante-dix ans d’aujourd’hui sont les cinquante ans d’hier ? Objectivem­ent, quel que soit notre âge, à moins d’être un bébé, on est toujours le vieux ou la vieille de quelqu’un.

Plusieurs personnes âgées vous ont écrit dernièreme­nt pour faire une manière de bilan de leur vie. Je ne me suis pas reconnue dans les commentair­es de ceux qui ont eu une vie difficile, un peu plus dans ceux des gens heureux, ceux qui ont vite oublié ou qui sont passés à côté des catastroph­es.

J’ai eu la chance d’avoir une vie pas trop turbulente ni trop marqué par les mauvaises surprises. Est-ce que cela m’aurait empêchée de vieillir ? Probableme­nt. N’allez cependant pas vous imaginer que ma peau est aussi lisse qu’avant, mes fesses et mes seins aussi pigeonnant­s, car la gravité a fait son oeuvre. Mais j’ai d’autres charmes, sauf qu’il faut creuser un peu plus pour les découvrir.

C’est dans le regard des autres que je vois que j’ai changé. Je ne suis plus celle qui fait se retourner les têtes. Le regard des jeunes hommes ne se pose plus sur moi et celui des plus vieux ne s’intéresse à moi qu’en désespoir de cause, même s’il me reste certaines portes de sortie pour prouver que vieillir n’est pas qu’un naufrage. L’expérience acquise au fil des ans, personne ne peut contester qu’elle m’a apporté une sérénité que peu de jeunes possèdent. Je me suis adoucie, et mon côté chien fou s’est calmé, au point de me donner des airs de Saint-bernard. Est-ce qu’on est obligé de se dire vieux quand on se sent mieux que jamais en dedans ?

Jeune de coeur

Intéressan­te réflexion que la vôtre. Elle vous vaudra certaineme­nt l’accord de plusieurs.

Hommage à une mère

La fête des Mères aura lieu demain, et ça m’interpelle plus que d’habitude. Je ressens le besoin de rendre un hommage posthume à la mienne qui est malheureus­ement décédée il y a quelques années. Malgré les années qui passent, le vide de son départ est encore grand. Tout ce qu’elle a fait pour mon père, mes frères et moi, est inestimabl­e. Elle était tellement généreuse… Ma mère a toujours personnifi­é pour moi le véritable abandon de soi au profit des autres puisqu’elle a consacré sa vie à notre bien-être.

À l’occasion, elle aimait nous répéter le dicton suivant : « Ce qu’une mère peut faire pour ses dix enfants, ces dix mêmes enfants ne peuvent le faire pour leur mère ». Elle était loin d’avoir tort, puisque les six hommes de sa vie n’ont jamais su la traiter avec tout le mérite qui lui était dû. Lequel était immense croyez-moi !

Avec le recul, je puis sans aucune honte affirmer que c’était elle la plus forte chez nous. Bien sûr, on lui a offert des fleurs et des chocolats de temps en temps, mais certaineme­nt pas assez d’amour, de tendresse et d’affection comme elle l’aurait amplement mérité. J’ajouterais aussi qu’elle a certaineme­nt manqué d’aide, de compréhens­ion, de soutien, de patience, de respect, de gratitude et de bonté de la part des six hommes de sa vie.

Je dois malheureus­ement admettre que c’est souvent seulement quand on perd un trésor comme elle, qu’on se rend compte de l’ampleur de la perte, de l’immense vide que cela crée. J’aurais tellement voulu lui témoigner tout cet amour que j’avais pour elle de son vivant. Je le regrette. Merci maman !

De ton fils choyé

Avis à ceux et celles qui ont encore leur maman et qui pourraient profiter de la journée de demain pour ne pas rater le coche auprès de leur maman !

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