Le Journal de Quebec

Le Bloc et le PQ ressuscité­s, mais toujours confrontés au même dilemme

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Toujours vivant !

C’est ainsi qu’on aurait pu résumer le congrès du Bloc Québécois.

L’accueil enthousias­te pour Pauline Marois et Paul St-pierre Plamondon, l’appui indéfectib­le envers Yves-françois Blanchet, tout y était.

Le mouvement souveraini­ste a enfin appris à éviter les déchiremen­ts futiles, les dissension­s destructri­ces.

L’instinct de survie a fait son oeuvre. Le paysage politique a fait le reste.

Ironiqueme­nt, les souveraini­stes peuvent remercier François Legault. À vouloir s’approprier la cause nationalis­te, il lui a redonné sa légitimité. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que son engagement contre l’indépendan­ce raviverait les limites du compromis canadien.

LE YIN ET LE YANG

L’un est tacticien, l’autre est idéaliste. L’un s’est emparé de la résistance fédérale à la laïcité pour ressuscite­r son parti, l’autre est apparu comme un vent de fraîcheur dans une campagne morne et négative.

Le tandem Blanchet-st-pierre Plamondon apprend à se compléter.

Le compromis du gouverneme­nt Legault avec le fédéral sur les langues officielle­s offre l’occasion au Bloc Québécois de prendre ses distances face à la CAQ.

L’aveu implicite des limites de la loi 96, la pression inexorable d’une hausse des seuils d’immigratio­n, les gaffes auto-infligées des différents ministres offrent l’occasion inespérée au PQ de démontrer qu’une alternativ­e sans compromis existe.

Mais….

LA QUESTION

Il demeure aisé pour les Québécois de s’enthousias­mer de l’idée d’indépendan­ce tant qu’elle n’est pas d’actualité.

Se libérer du jugement condescend­ant du Canada anglais. S’affranchir des diktats d’une majorité qui ne se donne même plus la peine d’essayer de comprendre le dilemme québécois. Rêver d’un pays est réconforta­nt, enivrant même.

Les leaders souveraini­stes s’accrochent à l’espoir de créer les conditions gagnantes, portées cette fois-ci par le désintérêt du Canada pour trouver une solution québécoise.

Mais la question en 2023 demeure la même qu’en 1980, qu’en 1995. La majorité des Québécois prendra-t-elle le risque du grand soir ?

On en est encore loin. Le dilemme n’a pas changé depuis près de 50 ans.

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