Des chefs pompiers sonnent l’alarme Il y aurait trop de services d’incendie dans la province
Manque de formation, manque d’équipement, manque de maind’oeuvre, les chefs des services d’incendie tirent la sonnette d’alarme et réclament une réforme majeure.
Selon l’association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec (AGSICQ), une réforme est « incontournable » et le processus devra passer par des regroupements de services d’incendie qui sont trop nombreux à l’heure actuelle.
« On va aussi avoir besoin d’un financement plus adéquat des municipalités en matière de sécurité incendie et de sauvetage », a affirmé hier Jean Melançon, coprésident de L’AGSICQ, lors d’une entrevue avec Le Journal.
M. Melançon ne désire pas commenter les enquêtes en cours, mais plusieurs événements, impliquant le travail des pompiers, ont marqué l’actualité dernièrement, à commencer par la lourde perte des deux pompiers volontaires à Saint-urbain, lors des inondations.
« BEAUCOUP TROP »
« On regarde ce qui s’est passé dans les derniers mois. Il y a des événements qui sont sous enquête actuellement. […] Quand on regarde les rapports, ça soulève des questions », a ajouté M. Melançon, qui est aussi directeur du service des incendies de l’agglomération de Longueuil.
« Ce qu’on dit, c’est qu’il y a 622 services d’incendie au Québec, c’est beaucoup trop. De ce nombre, 392 desservent moins de 2000 habitants. Comment voulez-vous que ces services-là soient capables de rencontrer leurs obligations ? », a-t-il ajouté.
« Dans le fond, ce qu’on souhaite, ce sont des regroupements. Il faut mettre en commun les ressources pour être capable de faire face à toutes les responsabilités. »
Selon lui, il faut également uniformiser les formations et les techniques à la grandeur du territoire, notamment en matière de sauvetage.
« Dans certaines régions, on a des directeurs qui travaillent une journée par semaine parce que c’est du temps partiel. Comment voulez-vous, en une journée par semaine, être capable de faire face à toutes les obligations et à la préparation des équipements ? », poursuit M. Melançon.
PREMIER MINISTRE
Près de 80 % des membres de l’association sont des pompiers volontaires qui occupent un autre emploi à temps complet. Pour discuter de ces enjeux, ils demandent à rencontrer le premier ministre du Québec, François Legault.
À son cabinet, on répond que les demandes de L’AGSICQ ont bien été entendues. « Les pompiers pratiquent un métier essentiel et risqué, et ils ont tout notre soutien. Nous faisons confiance à François Bonnardel [ministre de la Sécurité publique] pour assurer le suivi auprès de l’association », a dit Alice Bergeron, coordonnatrice des relations médias.