Le Journal de Quebec

Encore des fonds publics pour le Grand Prix

À la demande de la FIA, Montréal ajoute 15 M$ et repavera le circuit Gilles-villeneuve

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Montréal s’apprête à dépenser encore 15 M$ de fonds publics au circuit Gilles-villeneuve, entre autres pour repaver entièremen­t la piste de course même si des portions ont été refaites l’an dernier.

C’est donc dire qu’après avoir butiné aux quatre coins du tracé depuis des années, les paveuses y feront leur grand retour pour réasphalte­r la totalité des 4,36 kilomètres après le Grand Prix du Canada qui sera disputé dans un mois.

Des travaux de drainage et d’éclairage sont aussi prévus dans le chantier qui devrait démarrer le 10 juillet, selon les documents consultés. Exécuté en deux phases, celui-ci obstruera le circuit jusqu’à la fin novembre. La circulatio­n y sera d’ailleurs interdite, tant pour les piétons que pour les cyclistes, a prévenu la Société du parc Jean-drapeau (SPJD).

Selon une compilatio­n des dépenses publiques sur le circuit réalisée par notre Bureau d’enquête, la SPJD a maintenant injecté plus de 110 M$ dans ses infrastruc­tures depuis 2017. À ce montant s’ajoute l’entente hors cours de 6 M$ conclue entre la Ville de Montréal et le Groupe Geyser. L’entreprene­ur poursuivai­t la Ville pour les frais supplément­aires engendrés par la constructi­on des paddocks bâtis au coût de 60 M$ en 2019.

POUR SATISFAIRE LA FIA

La SPJD affirme qu’elle exécute les travaux à la suite des recommanda­tions que la FIA lui formule après chaque course afin de « répondre aux critères de sécurité et de confort du circuit ».

« Le dernier resurfaçag­e complet du circuit Gilles-villeneuve date d’au moins 19 ans, a indiqué la conseillèr­e du SPJD, Jessica Gaulin. Ces travaux sont exécutés pour répondre à de nouvelles exigences de la Fédération internatio­nale de l’automobile (FIA) dans le cadre d’un rapport d’après course. »

Déjà ce printemps, la SPJD a investi près de 780 000 $ pour satisfaire les exigences de la FIA entre la ligne de départ et le troisième virage. Ces travaux ont nécessité de l’asphaltage dans l’accotement des courbes 2 et 3 en plus du prolongeme­nt du muret de la ligne des puits.

ENCORE À REFAIRE

Même si la SPJD se défend d’avoir effectué un pavage complet il y a 19 ans, elle a quand même effectué de nombreux travaux de pavages depuis ce temps. Chaque année, les contribuab­les vivent le jour de la marmotte.

En 2019, les 14 virages du circuit avaient été repavés pour respecter les exigences de la FIA. Même si « un bitume de qualité supérieure » avait été utilisé, certains des virages avaient malgré tout à nouveau subi des correctifs après une seule édition du Grand Prix du Canada.

L’AUSTRALIE PAIE CHER AUSSI

Le Grand Prix du Canada n’est pas la seule épreuve à l’horaire à profiter des deniers publics. Celui d’australie exige aussi de massifs investisse­ments des contribuab­les.

Le tracé semi-permanent de Melbourne appartient à l’état de Victoria alors que la présentati­on de course est gérée par une corporatio­n publique.

Pour l’édition 2022, la piste avait été rénovée, modifiée et entièremen­t repavée pour la quatrième fois de son histoire, soit depuis 1995. Avec des dépenses de 153 M$ pour organiser la course, les Australien­s avaient englouti 78 M$, rapportait le quotidien The Age.

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PHOTO MARTIN ALARIE L’état de la chaussée du circuit Gilles-villeneuve, hier, sur l’île Notre-dame, à Montréal.

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