Le Journal de Quebec

De la compétitio­n cycliste aux affaires, Dominique Faure roule pour gagner

L’entreprise Spherik dévoilera bientôt des vélos à assistance électrique très légers

- VALÉRIE LESAGE

Dominique Faure a hâte au mois de juin. Il dévoilera à Francfort, à l’eurobike – le plus important salon internatio­nal du vélo –, les dernières innovation­s de Spherik, les vélos à assistance électrique route et montagne « les plus légers au monde ».

« Ce sera révolution­naire ! », s’enthousias­me-t-il.

L’entreprise, qu’il fait grandir depuis 2010 avec ses complices Réjean Gosselin et Gilles Lépine, a beau être petite contre des géants, elle peut accomplir de grandes choses, se dit-il.

Spherik s’est invitée dans le marché en introduisa­nt des fatbikes en 2013.

« Pour entrer dans un marché mature, il fallait trouver un maillon faible. C’était l’hiver. La rentabilit­é n’était pas au rendez-vous et les entreprise­s d’ici perdaient les profits engrangés l’été. Le fatbike permet de vendre et de réparer en hiver », souligne-t-il.

Une fois entré chez les détaillant­s avec les fatbikes, il a été possible d’offrir d’autres types de vélos grâce à la crédibilit­é et aux relations bâties.

ATHLÈTE ET ENTREPRENE­UR

Dominique Faure est un ancien cycliste de compétitio­n, qui a aussi été un adepte des Ironman. Il se décrit comme un cartésien et on comprend qu’il est aussi un homme très discipliné.

« Je me prépare toujours pour réaliser des objectifs et atteindre un niveau. Il faut payer un peu le prix pour accomplir des objectifs. C’était vrai pour le sport, ça l’est aussi au travail. Rien n’est improvisé », dit-il.

On devine à travers les lignes qu’il n’a pas toujours pris le bon chemin, mais qu’il a su se reprendre.

Il a quitté la maison familiale à 17 ans avec 14 cents au fond de la main.

« J’ai vécu certaines difficulté­s qui m’ont rendu plus fort. La compétitio­n cycliste a été un exutoire extraordin­aire. J’ai gagné des bourses. J’avais moins de capacités que d’autres, mais je faisais plus avec ce que j’avais parce que j’avais la rage », se souvient-il.

Des gens sur sa route l’ont aidé à trouver sa voie. Son associé et ami Réjean lui a donné un emploi.

Dominique a dû lâcher l’école pour vivre, à un moment, mais il est revenu aux études plus tard, en éducation physique.

Et avant de fonder Spherik, il a travaillé en conception et gestion de produits chez Cycle Lambert et chez Time Sport, fabricant de vélos haut de gamme, où s’est révélée une nouvelle passion, après la compétitio­n.

Le sport a été un plaisir et une souffrance pour Dominique Faure. Rouler à cinq degrés sous la pluie, il ne s’y oblige plus, mais il pédale encore cinq fois par semaine.

AVANCER EN ÉQUIPE

Dans l’entreprise, il avance en équipe ; il n’est plus seul en selle.

« Tous les employés chez nous, on travaille en comité sur les produits et on vote à la majorité. Chaque personne est partie prenante du projet », raconte-t-il.

Avant tout, il est un homme de famille, père de trois jeunes filles, en couple avec la même femme depuis 34 ans.

Son rêve ? Séduire des clients en Europe ou à l’internatio­nal et continuer de croître au Canada et dans son Québec natal.

« Des fois, au Québec, on pense que ce qui est fait aux États-unis ou en Europe est meilleur. On a une barrière à franchir », songe-t-il, avec l’espoir de gagner cette compétitio­n-là.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Dominique Faure, ici dans sa boutique Spherik à Québec, innove et se prépare à lancer une nouvelle gamme de vélos.
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