Kyïv veut des avions, pas des sanctions
Pendant que Poutine vante la livraison d’armes en provenance de ses alliés, Zelensky réclame l’aide des siens
KYÏV | (AFP) Les États-unis ont annoncé hier de nouvelles sanctions contre la Russie, mais ce sont des missiles et des avions de combat qu’a réclamés d’urgence Volodymyr Zelensky.
À Moscou, Vladimir Poutine a de son côté vanté les livraisons croissantes de missiles, de drones, de blindés, d’artillerie et d’autres armements livrés pour mener en Ukraine une lutte victorieuse « pour la vérité et la justice ».
L’ukraine a cependant affirmé dans la soirée avoir infligé un nouveau camouflet à Moscou en abattant au-dessus de la mer d’azov un très coûteux avion russe de détection et de surveillance radar.
Si cette information était confirmée, ce serait le deuxième avion de ce type abattu dans la zone en un peu plus d’un mois.
Le président ukrainien, qui a qualifié cette semaine d’« extrêmement difficile », a pressé hier ses alliés occidentaux de livrer le plus rapidement possible de nouveaux systèmes de défense antiaérienne et les avions de combat promis de longue date.
DÉBLOQUER LE CIEL
« Ce qui est important, c’est que toutes les décisions soient prises à temps », a-t-il souligné à Lviv, dans l’ouest de l’ukraine, alors qu’une nouvelle aide américaine de 60 milliards de dollars est bloquée par les républicains au Congrès.
« La chose la plus importante est de débloquer le ciel. La défense antiaérienne et les (...) avions y contribueront », a-t-il ajouté.
Fragilisée par l’échec de la contre-offensive déclenchée l’été dernier et un manque croissant de munitions et de soldats, l’armée ukrainienne a dû céder la ville d’avdiïvka dans l’est, après des mois de combats acharnés.
MANQUE DE MATÉRIEL
M. Zelensky a estimé que les retards dans les fournitures d’armes avaient contribué à ce recul.
Présente à Lviv, la première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays a été l’un des premiers à annoncer l’envoi à Kyïv d’avions de chasse de fabrication américaine F-16, a espéré que les premiers pourraient arriver en Ukraine « avant l’été ».
Sur le front, les hommes, épuisés, manquent de munitions d’artillerie.
Les armes, « vous savez, eux ils ont des usines qui en produisent. Et nous ? On mendie pour avoir des armes », lâche Oleksiï, un soldat de retour des tranchées.
À Bruxelles, les dirigeants de l’union européenne ont validé début février une enveloppe supplémentaire pour l’ukraine de 73 milliards $.
Faute de réussir dans l’immédiat à surmonter le blocage, Joe Biden a annoncé hier la plus importante salve de sanctions américaines depuis l’invasion de l’ukraine par la Russie il y a deux ans, répondant au premier chef à la mort en détention de l’opposant russe Alexeï Navalny la semaine dernière.
SANCTIONS DE TOUTES SORTES
« Si Poutine ne paye pas le prix de la mort et de la destruction qu’il répand, il continuera », a souligné le président américain.
Il a fait état de sanctions ciblant « des individus liés à l’emprisonnement de Navalny » mais aussi le « secteur financier russe, l’industrie de défense, les réseaux d’approvisionnement et les auteurs de contournement des sanctions, à travers plusieurs continents » et dans nombre de pays, dont la Chine et l’allemagne.
Les Russes ont procédé à une centaine d’attaques ces dernières 24 heures.