Des situations « inacceptables », réagit le ministre Dubé
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, juge inacceptables les longs délais d’intervention des paramédics au Québec et annonce qu’il déposera « dans les prochains jours » un plan d’action pour améliorer l’accès aux services ambulanciers. « Les situations rapportées par Le Journal sont inacceptables, nous ne pouvons faire aucun compromis sur la sécurité des patients », a déclaré hier sur X le ministre de la Santé, en réaction aux reportages de notre Bureau d’enquête.
« La couverture ambulancière doit être adaptée à la réalité de chaque territoire. Chaque établissement doit évaluer ses besoins et nous en faire part afin que nous puissions apporter les ajustements nécessaires », a-t-il poursuivi.
En entrevue plus tôt avec notre Bureau d’enquête, Martin Forgues, directeur général adjoint, Service préhospitalier et des effectifs médicaux au ministère de la Santé, tenait le même discours. Il assurait vouloir corriger la situation, sans toutefois être en mesure d’indiquer quand il y parviendra.
PAS « SURPRIS »
M. Forgues affirmait ne pas être « surpris » par le fait que les ambulanciers sont généralement incapables de se rendre à temps auprès d’un patient en détresse dans près de 85 % des municipalités du Québec.
Il ignorait cependant que dans plus d’une vingtaine de villes de plus de 10 000 habitants, les paramédics n’étaient pas en mesure d’arriver en moins de 15 minutes auprès d’un citoyen dont la vie était menacée.
« Je suis étonné de la moyenne que vous me donnez dans ces villes. Si on trouvait ce bilan-là acceptable, on ne travaillerait pas actuellement sur les mesures qu’on met en place », a-t-il insisté.
Car des mesures, M. Forgues assure en avoir mis plusieurs en place afin de régler ce problème (voir ci-contre).
Pour y parvenir, plusieurs municipalités plaident pour l’ajout d’effectifs. Uniquement dans la Capitale-nationale, le syndicat des ambulanciers réclame jusqu’à 15 véhicules supplémentaires.
Mais l’amélioration des services ne pourra pas reposer uniquement sur les ambulances. « Il faut élargir nos actions », plaide M. Forgues, évoquant notamment l’ajout de premiers répondants.
DRAME PERSONNEL
Le ministère a refusé de réagir aux cas de citoyens dont les proches sont morts en attendant l’ambulance, comme le rapporte depuis hier notre Bureau d’enquête.
Émotif, M. Forgues s’est toutefois dit « très conscient » de l’impact que peuvent avoir ces délais, lui qui a personnellement vécu l’attente lorsque sa femme a été foudroyée par un anévrisme, l’an dernier, en Italie. Elle en est décédée.