JEAN BROUILLARD SAVOURE SA NOUVELLE VIE
Que ce soit dans les domaines des communications, des affaires, de la restauration ou de la culture, tout le monde à Québec connaît Jean Brouillard, qui vient de passer le flambeau à sa fille,
35 ans après avoir fondé sa boîte de relations publiques.
Depuis quelques mois déjà, Jean Brouillard peut enfin prendre son temps, sur son île d’orléans, avec sa blonde et son chat roux.
Il savoure les premiers moments d’une préretraite. La retraite, elle, ne viendra jamais, précise celui qui agira encore pendant un moment comme conseiller spécial auprès de sa fille, Florence.
Il faut dire que cette dernière est devenue, il y a quelques années déjà, la directrice générale de Brouillard Communication, dont le chiffre d’affaires a doublé depuis deux ans. « Elle réussit très bien », dit celui qui n’est pas peu fier de sa relève.
AMATEUR DE SPORTS
Né à Montréal, M. Brouillard est déménagé à Québec à l’âge de 4 ans.
Il a fait ses études en lettres au Cégep Garneau et en communication à l’université Laval, cheminement scolaire qu’a aussi suivi sa fille.
Durant ses études, en 1981 et 1982, il était l’annonceur maison à l’aréna de Sainte-foy, et aussi le relationniste des Gouverneurs, qui avaient la chance d’avoir un gardien de but hors du commun : Patrick Roy.
Au départ, Jean Brouillard rêvait d’ailleurs de devenir journaliste sportif à Montréal.
Le frère cadet de son père, de son nom d’artiste Pierre Chatel, a été le premier directeur des relations publiques des Nordiques de Québec et aussi directeur des sports à CHRC.
Il l’invitait à voir des parties et il trouvait fantastique de voir Jacques Plante à l’oeuvre, alors comme entraîneur.
Il trouvait le métier de son oncle fascinant. « Je savais que je voulais suivre ses traces », relate-t-il.
Il a pu réaliser ce rêve à la station CJRP, où Serge Cloutier, de Saguenay, l’avait embauché.
Sa première couverture : le Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, un classique, qui a fait partie d’une « mini-carrière » de sept ou huit ans dans les médias, raconte-t-il.
En plus d’avoir travaillé à Radiocanada, à TVA et à CHRC, comme journaliste, chroniqueur ou recherchiste, il a collaboré à une bonne vingtaine de médias écrits, que ce soit Croc, Safarir, Vie de star, Hebdo Vedettes et Allô-vedettes.
Beaucoup de gens l’ont aussi connu comme chroniqueur culturel dans La Jungle à CHIK 98,9, émission la plus écoutée pendant de nombreuses années à Québec.
À l’époque, il avait déjà créé son entreprise, qu’il dirigeait en même temps. « On m’en parle encore.
Les gens reconnaissent ma voix », s’étonne-t-il, qualifiant ces moments de souvenirs inoubliables.
LE DÉCLIC
Très occupé, il se faisait aussi demander d’organiser des conférences de presse, ce qu’il n’avait jamais fait. Il y avait beaucoup de demandes, mais personne pour y répondre. Ç’a été un déclic.
« J’en ai discuté avec mon patron et bon ami, le regretté Yves Asselin, “si tu pars et veux revenir, je te reprends n’importe quand, mais si j’étais à ta place, je le ferais et je partirais” […] Ç’a commencé comme ça. »
Le succès a été immédiat, favorisé selon lui par sa compréhension des enjeux, qui se faisait naturellement grâce à son expérience comme journaliste.
« Les gens voulaient des relations médias, car il n’y avait pas beaucoup d’agences à Québec », dit celui qui s’est d’abord spécialisé dans le tourisme, la restauration et les voyages.
Son travail lui a par la suite donné la chance de côtoyer bon nombre de célébrités. « On me parle encore de la venue [aux Galeries de la Capitale] de Claudia Schiffer, qui était mannequin numéro un. »
Il garde aussi des souvenirs extraordinaires d’harry Belafonte et Roger Moore, qui étaient venus pour L’UNICEF ; de Gilles Vigneault et Jean Lapointe, « les plus grands et les plus simples en même temps ».
Au cours de sa carrière à la radio, il a été impressionné par René
Lévesque, qu’il a croisé. Il est par ailleurs « un fan fini de Foglia », qu’il n’a jamais eu la chance de rencontrer.
Les relations publiques, soulignet-il, c’est avant tout des relations humaines. « Je suis quelqu’un qui a beaucoup aimé rencontrer les gens. Le capital humain a été pour moi une denrée absolument extraordinaire. »
FIER DE LA RELÈVE
Il y a une dizaine d’années, la fille de Jean Brouillard terminait son baccalauréat lorsqu’il a dû subir une opération d’urgence. « Au départ, jamais elle n’a voulu parler de la relève. Je pense qu’elle n’a pas voulu se mettre de la pression. »
Son père, lui, avait rapidement repéré « sa tête de communication ». Elle l’assistait dans les conférences de presse, lors des voyages. Mais il la laissait suivre son chemin.
L’opération d’urgence a cependant tout précipité. « Elle m’a dit : “Reposetoi, je m’occupe de tout.” » Elle est toujours restée. « Le plus beau dans tout ça, confie-t-il, c’est de la voir aussi heureuse. »
Depuis l’âge de 15 ans, Jean Brouillard a tenu son journal personnel, qui compte aujourd’hui environ 40 000 pages.
Il a aussi profité de la pandémie pour rédiger 26 manuscrits dans lesquels il raconte sa vie. À savoir s’il les publiera un jour, il répond qu’il ne le fait pas dans cet objectif.
En attendant, il les partage sur Facebook, ce qui lui permet de communiquer avec ses amis et les gens qui le suivent. Comme quoi Jean Brouillard demeurera toujours un communicateur dans l’âme.