Le Journal de Quebec

Il fait vivre un enfer de 10 heures à sa conjointe

- PIERRE-PAUL BIRON

Un homme de Québec a été reconnu coupable, hier, de tentative de meurtre, de séquestrat­ion et d’agression sexuelle à l’endroit de sa conjointe, à qui il a fait vivre près de dix heures d’horreur en l’attachant avec des menottes et des chaînes dans une chambre où était allumé un foyer d’appoint au gaz pour l’intoxiquer.

L’individu de 53 ans, un entreprene­ur, ne peut être identifié afin de protéger l’identité de sa victime.

Le 22 mars 2022, l’accusé convainc la plaignante, avec qui il a été dans une relation tumultueus­e ponctuée de plusieurs séparation­s pendant trois ans, de le rejoindre chez lui, affirmant que leur fils de 14 mois serait malade. À l’arrivée de la femme, l’homme la saisit par-derrière et tente de l’étrangler.

Quand l’accusé la fait monter à la chambre, elle remarque qu’un trou a été percé dans une poutre du plafond et que des chaînes y pendent. L’homme la menotte aux poignets et enchaîne ses chevilles, lui plaçant des cadenas aux pieds. À certains moments, elle aura également du ruban adhésif aux jambes et sur la bouche.

Mais ce n’était là que le début d’un calvaire qui durera toute la journée.

FUNESTE PLAN

Au cours des heures suivantes, l’individu a agressé sexuelleme­nt la femme en plus de lui cracher au visage, de la gifler et de la menacer. Il lui a également pris son cellulaire et son sac à main en plus de lui faire boire du gin et du sirop pour la toux afin d’affecter son état.

Le plan était clair, a évalué le juge Stéphane Poulin: ils devaient mourir ensemble, intoxiqués par un foyer extérieur au propane, allumé dans la chambre.

« Tu vas souffrir comme j’ai souffert », a dit l’accusé à sa victime à un certain moment.

Puis, « la trouvant trop résiliente », l’accusé décide d’aller chercher leur fils à la garderie pour l’inclure dans le funeste plan « afin de la faire souffrir encore plus », a évoqué le magistrat dans sa décision.

Or, la victime a réussi pendant l’absence de son bourreau à glisser ses mains hors des menottes qu’elle lui avait demandé de desserrer en raison de la douleur. Elle a trouvé refuge, chaînes au pied, dans un édifice à proximité, d’où elle a pu appeler les secours.

« N’eût été l’évasion réussie de la plaignante, l’accusé serait retourné la rejoindre avec l’enfant et aurait terminé le plan meurtrier annoncé », a déploré le juge Poulin.

EN DÉTENTION POUR LA SUITE

Même s’il avait été remis en liberté sous certaines conditions durant les procédures, le juge Poulin a ordonné hier matin la détention immédiate de l’accusé. Une décision motivée par la gravité des chefs auxquels il venait de le déclarer coupable, soit tentative de meurtre, séquestrat­ion, menaces, agression sexuelle et administra­tion d’une drogue ou d’une matière soporifiqu­e à sa victime.

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