L’exercice de la CAQ manque de vision selon Marchand
Le maire de Québec doute fortement que la consultation Internet de la CAQ sur la mobilité permette d’apprendre de nouvelles informations et il estime que l’exercice manque de vision.
Le maire Bruno Marchand a lui-même rempli le formulaire de consultation web hier.
Il n’a pas l’impression qu’on va apprendre quelque chose qu’on ne sait pas déjà.
« J’en suis pas convaincu du tout. Peut-être qu’on va me sortir un lapin du chapeau et que je vais dire : “Ah ! J’avais pas vu qu’on peut apprendre ça”. Mais je pars pas avec l’idée — pour l’avoir rempli — que dans toutes les informations que nous avons à travers les sondages qui ont été exécutés par différentes entités, on va avoir plus d’information. »
Il dit que le gouvernement Legault doit démontrer la pertinence de l’exercice. « Je ne peux pas vous dire ce que ça donne. […] À eux de nous démontrer en quoi c’est pas une perte de temps. »
Il estime par ailleurs que le tout manque de vision.
Il rappelle que son homologue de Lévis et lui ont une vision claire de la mobilité dans la région. De son côté, le gouvernement se restreint dans ses options à l’étude, dit-il.
« J’ai l’impression qu’on n’est pas si avancé que ça, qu’on présente une vision relativement restreinte de ce que pourraient être le transport et la mobilité. Pas juste interrives, mais dans la région. Je pense que si on s’inspire des meilleurs dans le monde, faut aller beaucoup plus loin, beaucoup plus vite, et pas avoir un sondage qui nous amène à réfléchir entre autos, autobus, peut-être transport structurant. La mobilité, c’est beaucoup plus large que ça. »
Il répète qu’il faut voir la question dans son ensemble, et regarder la desserte fluviale, le transport à la demande, la mobilité active, etc.
« Ça m’étonne du ministère des Transports qu’on soit encore en train de se demander : est-ce que ça s’arrête au transport structurant, aux autos et aux autobus ? »
UTILE POUR LA CDPQ INFRA ?
M. Marchand se questionne aussi sur l’utilité de la consultation pour la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra, qui de son côté étudie également la question de la mobilité dans la région.
Sur la forme, le maire doute de la valeur de l’exercice, alors que peu de contrôle est fait sur la provenance des répondants et que n’importe qui peut remplir le sondage plusieurs fois. « Ça vient certainement atténuer. »
UNE ÉTUDE DE BESOINS
Pour le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, ce n’est pas un sondage qui est nécessaire, mais une étude de besoins. « C’est pas une affaire d’opinion, c’est une affaire de données et de faits. »
S’il cherchait l’avis des citoyens, le gouvernement aurait dû créer un « forum qui leur aurait permis de s’exprimer autrement que par des questions très orientées ».
Il doute de la représentativité de l’exercice et n’est pas certain que ces données donneront un meilleur portrait de la situation à la CDPQ Infra.
De son côté, le ministre responsable de la Capitale-nationale, Jonatan Julien, défend les choix de son gouvernement.
Pour lui, on peut apprendre des choses de cette consultation.
« C’est sûr qu’on va gagner à consulter les gens. Jamais j’ai entendu dire qu’une consultation de la population pour un projet d’envergure n’était pas bienvenue. »
« À EUX DE NOUS DÉMONTRER QUE CE N’EST PAS UNE PERTE DE TEMPS. »
– Bruno Marchand, maire de Québec,
au sujet du sondage de la CAQ sur la mobilité