Consultation sur la mobilité... en ligne
Le public a jusqu’au 22 mars pour remplir le questionnaire
Sans tambour ni trompette, le ministère des Transports a mis en ligne un questionnaire pour recueillir l’opinion du public à propos de la mobilité dans la grande région de Québec. Il s’agit de la consultation promise par François Legault au lendemain de sa défaite dans Jean-talon.
Une section dédiée aux enjeux de mobilité dans les régions de la Capitale-nationale et de la Chaudière-appalaches a été mise en ligne à 4 h 30, hier matin, sur la plateforme de consultation publique du gouvernement.
« Nous nous sommes engagés à consulter la population sur la mobilité dans les régions de la Capitale-nationale et de la Chaudière-appalaches, et ce sera fait », a plus tard déclaré par voie de communiqué la ministre des Transports Geneviève Guilbault, qui n’a pas donné suite à la demande d’entrevue du Journal.
Rappelons qu’en octobre dernier, au lendemain de la victoire du PQ dans Jean-talon, le premier ministre a déterré la possibilité d’un troisième lien routier, abandonnée moins de six mois plus tôt.
« Il faut se remettre en question », avait-il analysé, en expliquant que la reconstruction du lien de confiance avec la population passerait par une grande consultation sur la mobilité.
Le questionnaire mis en ligne hier comprend une vingtaine de questions, la plupart très générales.
Il faut passer la moitié du questionnaire avant d’entrer dans le vif du sujet, et de pouvoir indiquer, par exemple, si vous êtes favorable à un éventuel réseau structurant de transport en commun, ou si, selon vous, un troisième lien (avec ou sans voiture) permettrait d’améliorer la situation.
Plusieurs ont remarqué qu’une même personne peut remplir le questionnaire plusieurs fois.
« La création d’un compte, avec des infos personnelles, tel un courriel, peut être un frein et prendre plus de temps. On voulait éviter de complexifier l’accès », a expliqué à ce sujet Maxime Roy, directeur des communications de la ministre Guilbault.
UNE CONSULTATION « DE FAÇADE »
« Ce que nous observons n’est qu’une façade de consultation de la population, une illusion », a réagi le porte-parole du PLQ en matière de transports, Monsef Derraji.
« Les questions semblent orientées », a dénoncé le député péquiste de Jean-talon, Pascal Paradis, en rappelant que CDPQ Infra était pourtant déjà sur le dossier.
« Le 3e lien est mort et enterré et c'est la CAQ qui tient la pelle, ce n’est pas une consultation qui arrive 10 ans en retard qui va changer ça », a commenté le député solidaire Etienne Grandmont.