Le Journal de Quebec

Charlevoix dans l’attente du verdict

Éric Levasseur est accusé du meurtre de sa conjointe

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Confronté aux théories contradict­oires du meurtre et du suicide, le jury composé de 12 citoyens a été séquestré pour lancer les délibérati­ons, en fin de journée, mardi, au palais de justice de La Malbaie.

Carolyne Labonté, 40 ans, a été retrouvée sans vie dans la salle de bain du domicile familial avec une blessure mortelle à la tête causée par une arme à feu, le 18 mars 2021, à Notre-dame-des-monts. Toute la question est de savoir qui a tiré le coup fatal.

Selon la théorie de la poursuite, dirigée par Me Jean-sébastien Lebel, la relation de l’accusé avec la victime était houleuse et ponctuée de disputes. Une rupture définitive semblait imminente et Levasseur aurait réagi fortement, tout en perdant le contrôle de sa consommati­on de drogue.

À l’inverse, la défense, manoeuvrée par Me Marie-hélène Giroux, fait valoir que la victime était déprimée, qu’elle éprouvait des difficulté­s financière­s et familiales et qu’elle aurait décidé de mettre fin à ses jours.

Durant son procès qui s’est ouvert le 5 février, à La Malbaie, Éric Levasseur, 49 ans, a exercé son droit au silence et n’a pas témoigné.

Divers témoins ont relaté avoir eu des interactio­ns avec lui, au cours desquelles il a maintenu que sa conjointe s’est suicidée.

DEUX TIRS

L’autopsie a révélé que le tir mortel a emprunté une trajectoir­e horizontal­e de la gauche vers la droite avec un point d’entrée à l’arrière de l’oreille, et qu’il a été réalisé « à bout touchant ou presque ».

La pathologis­te judiciaire qui a témoigné pour la poursuite a soutenu que cette trajectoir­e est inhabituel­le pour un suicide, mais pas incompatib­le avec cette théorie.

Un autre expert embauché par la défense a affirmé qu’il était possible pour la victime de manipuler une arme à feu dans cette position, même si l’on ne peut exclure l’interventi­on d’un tiers.

Pour ajouter au mystère, l’analyse balistique démontre qu’il n’y a pas eu qu’un tir, mais deux : l’un a causé des blessures mortelles à la femme et l’autre a fini contre une armoire à proximité.

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PHOTOS D’ARCHIVES ET PHOTO FOURNIE PAR LA SQ Une photo d’éric Levasseur en compagnie de son ex-conjointe Carolyne Labonté. En mortaise, l’arme qui aurait servi à tirer l’un des deux coups de feu.

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