Le Journal de Quebec

Fitzgibbon défend Northvolt et critique les médias au passage

Le ministre est convaincu que l’usine produira la batterie la plus verte au monde

- DIANE TREMBLAY

« LES GENS QUI VEULENT INVENTER DES HISTOIRES DEVRAIENT ÉCRIRE DES ROMANS.

LES MILITANTS DEVRAIENT PUBLIER DES ESSAIS » – Pierre Fitzgibbon

Le ministre Pierre Fitzgibbon continue de défendre le projet Northvolt bec et ongles, en écorchant au passage le travail des journalist­es.

Invité hier midi par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ), le ministre de l’économie, de l’innovation et de l’énergie estime que les choses vont bien à Québec, malgré une décroissan­ce du PIB de 0,4 % en 2023 dans la région, une première en 20 ans, selon le Conference Board.

« Personnell­ement, je pense que ça va bien », a-t-il dit en début de discours en avisant son auditoire qu’il allait « terminer avec un commentair­e sur le journalism­e et les grands projets du Québec ».

Selon lui, le Québec s’apprête à produire la batterie la plus verte au monde avec l’usine Northvolt. « Je sais que ça en fait réagir plusieurs quand je le dis, mais j’en suis convaincu. Entre nos ressources et notre savoir-faire, on va se démarquer à chacune des étapes de la chaîne d’approvisio­nnement de la filière batterie. »

Si le projet Northvolt réussit à obtenir l’adhésion de 70 % des communauté­s riveraines de la Montérégie, selon un récent sondage Léger, c’est que le gouverneme­nt de la CAQ « n’a pas fait un si mauvais travail », se dit le ministre.

ADAPTATION

« On nous accuse d’avoir changé les règles pour que Northvolt puisse éviter un BAPE, ce qui est faux », parce qu’il « n’existait pas de seuil de fabricatio­n de cathodes » avant 2019.

« Certains seuils déclenchen­t des BAPE, d’autres pas, mais l’économie, ça change. Ça évolue, les gouverneme­nts aussi. La réglementa­tion s’adapte aux nouveaux secteurs et aux nouvelles technologi­es. Il arrive donc que le ministère de l’environnem­ent doive créer des seuils pour encadrer toutes nouvelles activités industriel­les. C’est exactement ce qui s’est passé ici. Je peux vous assurer qu’il n’y a pas eu de grand complot pour avantager Northvolt. »

JOURNALIST­ES « MILITANTS »

À quelques reprises, le ministre a décoché une flèche à l’endroit du travail des journalist­es « militants », pour reprendre son expression.

« Les gens qui veulent inventer des histoires devraient écrire des romans. Les militants devraient publier des essais et les jeunes rigoureux, curieux et impartiaux, qui veulent couvrir l’actualité politique, je vous encourage à devenir journalist­e », a-t-il dit.

RÉGION DE QUÉBEC

Bien qu’il s’adressait à un parterre de gens d’affaires de Québec, le ministre s’est présenté les mains vides. En ce qui concerne l’usine Medicago sur l’avenue D’estimauvil­le, l’avenir reste tout aussi incertain.

« Je peux vous dire que nos équipes travaillen­t très fort sur la relance du site. On regarde différente­s options, mais ce n’est pas évident considéran­t le niveau d’investisse­ments qui reste à venir dans l’édifice. »

Au sujet de l’abandon de la zone d’innovation Innovitam, il n’y a pas de plan B, a-t-on appris. « Innovitam, ce n’est pas un projet qui était bien attaché, je dois l’avouer », a dit le ministre.

« C’est sûr qu’on est déçu de voir qu’il n’y a rien dans les cartons », a réagi Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la CCIQ.

Selon M. Fitzgibbon, il est faux de prétendre que la CAQ ne fait rien pour la région de Québec. Depuis l’arrivée au pouvoir de son parti, a-t-il affirmé, l’aide aux entreprise­s provenant d’investisse­ment Québec a plus que doublé.

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PHOTO DIANE TREMBLAY Le ministre Pierre Fitzgibbon était invité par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec hier pour parler d’innovation.

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