Le Journal de Quebec

Un « monstre irrécupéra­ble »

Plusieurs ont témoigné hier contre le Montréalai­s qui a tué ses deux soeurs

- MICHAËL NGUYEN

Le Montréalai­s qui a assassiné ses deux soeurs en plein jour en plus d’essayer de tuer sa voisine est un « monstre irrécupéra­ble », a témoigné le survivant de la fratrie.

« Pour moi, il est irrécupéra­ble, c’est un monstre à mettre hors d’état de nuire pour toujours. Je suis très inquiet que son incarcérat­ion puisse être écourtée, car qui sait ce qu’il pourrait faire, il n’a plus rien à perdre », a témoigné Michel Leblanc hier au palais de justice de Montréal.

Assis dans le box des accusés, son frère, Denis Leblanc, ne semblait pas s’en faire, préférant marmonner dans son coin pour déranger les gens dans la salle.

C’est que l’assassin de 63 ans a toujours été « réfractair­e aux règles et à l’autorité », selon son frère.

Et cela a culminé avec une fusillade en plein jour, rue Ontario, en octobre 2020.

À ce moment-là, les deux soeurs du meurtrier, Sylvie et Diane s’étaient rendues chez lui pour prendre de ses nouvelles. Sauf qu’après avoir placé les femmes de 57 et 61 ans à quelques mètres de lui, soi-disant pour respecter la distanciat­ion sociale, il les a abattues d’une balle chacune dans la tête avec son arme de chasse.

FEMME TRAUMATISÉ­E

Juste après, l’assassin a tenté de tuer sa voisine qui refusait ses avances et qui avait déjà porté plainte contre lui pour harcèlemen­t, mais elle a réussi à s’enfuir. « J’étais censée être la troisième », a témoigné Lina Petrilli, en expliquant avoir été traumatisé­e.

Les policiers sont vite arrivés sur place, mais Leblanc était prêt, avec des armes et des munitions disséminée­s un peu partout chez lui en vue de soutenir un siège. Des échanges de coups de feu sont survenus, et Leblanc, qui voulait cibler des femmes, a été atteint à la jambe avant d’être arrêté, cigarette au bec.

Au terme de son procès, il a été déclaré coupable de meurtre au premier degré, mais aussi de tentative de meurtre et de possession d’armes à feu illégales.

Hier, plusieurs proches des victimes ont livré d’émouvants témoignage­s en hommage aux victimes.

« Une deuxième mère, celle que j’avais choisie, m’a été enlevée. C’est comme si le temps s’était arrêté », a témoigné la bellefille de Sylvie Leblanc.

La mère des victimes et de l’accusé a déploré la mort de deux de ses filles, tout en se remémorant de doux souvenirs avec les deux femmes.

« Je me dis tout bas qu’elle est présente avec moi », a pour sa part écrit le fils de Diane Leblanc dans une lettre pleine de résilience lue par une intervenan­te.

IL FAIT TRAÎNER LA CAUSE

Mais tous ces témoignage­s auraient bien pu ne pas être entendus puisque l’assassin a tenté de faire achopper l’audience en congédiant ses avocats hier matin.

Mais Mes Pierre-olivier Bolduc et Katerine Brabant, de la Couronne, ont insisté avec succès pour que les victimes et leurs proches puissent s’exprimer. D’autant plus que l’accusé n’en est pas à ses premières tentatives de retarder les procédures en congédiant ses avocats.

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1. Le tueur Denis Leblanc le 3 octobre 2020, carabine à la main. 2. Le drame a généré un important déploiemen­t policier. 3. Michel Leblanc, frère des deux victimes, a témoigné hier au palais de justice de Montréal, tout comme Lina Petrilli
(4.), qui a survécu à la tuerie.
PHOTOS FOURNIES PAR LA COUR ET MICHAËL NGUYEN 1 1. Le tueur Denis Leblanc le 3 octobre 2020, carabine à la main. 2. Le drame a généré un important déploiemen­t policier. 3. Michel Leblanc, frère des deux victimes, a témoigné hier au palais de justice de Montréal, tout comme Lina Petrilli (4.), qui a survécu à la tuerie.
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