Le Journal de Quebec

Coupable du meurtre de sa conjointe

Le jury n’a pas cru la défense qui avançait la thèse du suicide

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Éric Levasseur a commis le meurtre de sa conjointe, Carolyne Labonté, il y a près de trois ans, dans Charlevoix, a tranché hier le jury en rejetant ainsi la thèse du suicide avancée par la défense.

« Coupable », a prononcé le juré numéro 5 au palais de justice de La Malbaie, vers 17 h, en lien avec l’accusation de meurtre au second degré qui pesait contre l’homme de 49 ans.

C’est donc dire que le jury composé de six hommes et de six femmes, qui était séquestré depuis mardi soir, a été convaincu hors de tout doute raisonnabl­e que l’accusé est l’auteur du coup de feu qui a atteint fatalement la femme de 40 ans.

La mère de famille avait été retrouvée sans vie dans la salle de bain avec une importante blessure à la tête, le 18 mars 2021, dans son domicile de Notre-dame-des-monts.

RAPPEL DES FAITS

La poursuite faisait valoir que la relation entre l’accusé et sa conjointe était houleuse et que Levasseur, aux prises avec des problèmes de consommati­on, aurait mal réagi au fait qu’elle prenne ses distances et à la perspectiv­e d’une rupture définitive.

À l’inverse, les avocates de l’accusé avaient proposé une théorie de cause selon laquelle la victime, déprimée et éprouvant des difficulté­s personnell­es, se serait enlevé la vie.

Au procès, présidé par le juge Carl Thibault, une voisine a relaté qu’éric Levasseur s’était précipité chez elle après le drame pour lui dire que sa conjointe s’était « tiré une balle » et lui demander d’appeler les secours.

Il semblait désemparé et avait des traces de sang sur le visage, a-t-elle précisé. Il aurait par la suite fait des verbalisat­ions allant en ce sens à divers intervenan­ts des services d’urgence et du milieu communauta­ire.

L’accusé a exercé son droit au silence pendant son procès et n’a pas témoigné pour sa défense.

PLAIE INHABITUEL­LE

L’autopsie a permis d’établir que la victime était décédée d’un traumatism­e craniocéré­bral sévère découlant d’une décharge de fusil tirée derrière l’oreille gauche, « à bout touchant ou presque ».

Le rapport médico-légal précisait que « quoique le site de la plaie d’entrée soit accessible à la victime, il est inhabituel pour un suicide ».

La loi impose une peine de prison à perpétuité pour l’infraction de meurtre au second degré. L’admissibil­ité à la libération conditionn­elle est toutefois variable entre 10 et 25 ans, selon la volonté du tribunal.

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PHOTO D’ARCHIVES Éric Levasseur a été reconnu coupable du meurtre de sa conjointe, Carolyne Labonté.

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