Jean Chrétien louange le nucléaire
L’ancien premier ministre copréside une campagne de promotion menée par le géant québécois Atkinsréalis
L’ex-premier ministre fédéral Jean Chrétien, 90 ans, part en croisade pour vanter les mérites du nucléaire aux côtés de la firme de génie québécoise Atkinsréalis (anciennement Snc-lavalin) en devenant coprésident d’une vaste campagne pancanadienne .
« La contribution des réacteurs nucléaires CANDU [Canada Deutérium Uranium] à la position de chef de file mondial du Canada est incommensurable. Je suis bien placé pour le savoir, ayant participé directement à leur vente à d’autres pays à titre de premier ministre », a plaidé l’ex-premier ministre du Canada Jean Chrétien, par communiqué.
«J’ai hâte d’aider à soutenir le développement continu de l’innovation par laquelle tout a commencé: les réacteurs CANDU», s’est enthousiasmé Mike Harris, ancien premier ministre de l’ontario.
Malgré le lancement de l’opération visant à «assurer l’avenir énergétique propre du Canada à travers l’adoption de la technologie CANDU», ni Atkinsréalis ni Jean Chrétien n’ont accepté notre demande d’entrevue hier.
PAS DE COMMENTAIRE...
L’association nucléaire canadienne (ANC), en conférence annuelle, n’avait personne de disponible non plus pour accorder un entretien.
En novembre dernier, lors du lancement de son plan d’action, le PDG d’hydro-québec, Michael Sabia, avait paru irrité lorsque Le Journal lui avait posé des questions sur le nucléaire, qui figurait dans son propre document.
«Le nucléaire ne fait pas partie de ce plan, point à la ligne», avait rétorqué le PDG d’hydro-québec.
«Dans les chiffres que nous avons présentés clairement concernant l’augmentation de la production, le nucléaire n’est pas là», avait-il martelé. Le numéro 1 d’hydro avait insisté: «L’acceptabilité sociale est extrêmement importante, et nous allons respecter ça».
Interrogée par Le Journal, hier, Hydro-québec a indiqué ne pas avoir eu « d’autres rencontres que celles concernant l’étude sommaire réalisée sur Gentilly-2, dont il a déjà été question dans l’actualité et en commission parlementaire ».
« Notre Plan d’action 2035 ne prévoit aucun ajout de mégawatt (MW) provenant d’énergie nucléaire. Actuellement, aucune autre étude n’est en cours ou n’est prévue », a réitéré son porte-parole Maxence Huard-lefebvre.
HYDRO-QUÉBEC CACHOTTIÈRE
Fin janvier, Radio-canada révélait qu’une étude de 4 pages réalisée pour Hydro-québec confirmait que la production d’électricité peut bel et bien être relancée à Gentilly-2 alors que la société d’état a demandé à Atkinsréalis d’évaluer l’état des installations.
Gentilly 2 a une puissance installée de 675 mégawatts. Elle est entrée en service en 1983 et a arrêté ses activités en 2012.
Ces dernières semaines, Le Journal a demandé à Hydro-québec les documents portant sur la relance du nucléaire, mais à part des textes déjà publics, la société d’état a refusé de les fournir.
«Ces documents contiennent notamment des analyses, avis ou recommandations, ainsi que des renseignements de nature commerciale, scientifique, technique et stratégique ou un secret industriel», a expliqué son secrétaire général Pierre Bouchard.
EN MANQUE D’ACCEPTABILITÉ
De son côté, le ministre de l’énergie, Pierre Fitzgibbon, a publié lundi dernier des photos de sa visite à l’ontario Power Generation’s (OPG’S).
«Super visite @opg . À l’échelle planétaire, le nucléaire est essentiel pour atteindre les cibles de réduction de GES. Au Québec, l’acceptabilité sociale n’est pas là. On peut compter sur d’autres sources d’énergie. Mais on doit continuer de s’informer, de discuter et de débattre», a-til commenté dans les réseaux sociaux.