Le Journal de Quebec

MATTHEWS EN MARQUERA-T-IL PLUSDE70?

Si l’attaquant des Maple Leafs maintient son rythme, il en comptera 74 cette saison

- kevin.dube@quebecorme­dia.com

La saison que connaît Auston Matthews est phénoménal­e. En date de mercredi, l’attaquant des Maple Leafs de Toronto se dirigeait vers une saison de 74 buts, soit la première de 70 buts ou plus en plus de 30 ans.

Avec 52 buts en 57 parties, Matthews domine largement la LNH dans la colonne des buts comptés alors qu’il en compte 13 de plus que son plus proche rival, Sam Reinhart des Panthers de la Floride, et ses 39 filets. Selon l’outil de projection offert par le site Elite Prospects, Matthews se dirige vers une campagne de 74 buts en 81 rencontres.

La dernière fois que la LNH a vu un marqueur de 70 buts ou plus, c’était lors de la saison 1992-1993 lorsque Teemu Selanne et Alexander Mogilny avaient complété la saison régulière avec une récolte de 76 buts. Selanne l’avait fait en 84 parties, tandis que Mogilny, en seulement 77.

Ce qui rend l’exploit de Matthews encore plus impression­nant, c’est que, depuis cette saison 1992-1993, non seulement aucun joueur n’a réussi à marquer 70 buts ou plus, mais seulement huit sont parvenus à atteindre le plateau des 60, dont Matthews en 2021-2022.

COMBIEN EN AURAIT-IL MARQUÉ EN 1992-1993 ?

Il n’y a pas de façon miraculeus­e de le comptabili­ser, mais la question mérite d’être posée : 74 buts, dans le hockey d’aujourd’hui, ça représente combien de filets en 1992-1993, soit la dernière fois que ça s’est vu ?

Ce qu’on peut affirmer, en premier lieu, c’est que le nombre de buts marqués est en hausse dans la LNH depuis le retour de la pandémie.

Lors des saisons 2021-2022 et 2022-2023, la moyenne de buts inscrits par équipe, par match, s’est retrouvée au-dessus de 3 (3,14 en 2022 et 3,18 en 2023), alors que la moyenne actuelle pour la saison 2023-2024 se situe à 3,12.

Il s’agit là des trois meilleures moyennes depuis la saison 1995-1996 (3,14). Donc, oui, Matthews connaît une saison monstrueus­e, mais il évolue aussi dans une LNH fortement axée sur l’attaque.

À preuve : en plus de lui, quatre autres joueurs se dirigent vers des saisons de 50 buts, et 12 vers 40 filets ou plus.

En 1992-1993, maintenant ? Chaque équipe avait inscrit une moyenne de 3,63 buts par rencontre. On est donc à environ un but de plus aux deux matchs.

Les Leafs se dirigent vers une saison de

305 buts en 82 matchs, soit une moyenne de 3,72 par rencontre, ce qui s’aligne avec la moyenne de 1992-1993.

Toutefois, les cinq meilleures équipes offensives cette saison-là avaient inscrit une moyenne de quatre buts ou plus par rencontre. Toronto compte actuelleme­nt la quatrième meilleure production de buts de la LNH.

Donc, un Auston Matthews dans une équipe qui marque quatre buts par match et dans une époque où les gardiens de but n’étaient peut-être pas aussi efficaces qu’ils le sont aujourd’hui, aurait-il frôlé les 80 buts, un exploit que seuls Mario Lemieux, Wayne Gretzky (deux fois) et Brett Hull ont réussi dans l’histoire ?

Les paris sont ouverts.

« C’EST EXCEPTIONN­EL »

Simon Gagné ne sait pas combien Matthews aurait marqué de buts en 19921993, mais il sait une chose : ce qu’il est en train de réaliser est tout simplement monstrueux.

« C’est exceptionn­el, ce qu’il fait », note l’ancien franc-tireur de la LNH.

Gagné sait de quoi il parle, puisqu’il en a marqué, des buts, dans sa carrière, avant que les blessures ne viennent le ralentir. En 2006-2007, avec les Flyers de Philadelph­ie, il avait marqué 47 buts en 72 parties, soit un rythme de 54 buts sur 82 matchs. Aucun autre joueur québécois n’a marqué à un meilleur rythme par match en jouant au moins 70 parties dans une saison depuis.

Cette année-là, il avait amorcé la saison avec 23 buts à ses 23 premiers matchs.

« Chaque fois que j’embarquais sur la glace, j’avais l’impression que j’allais marquer. J’avais pris une bonne avance, un peu comme Matthews, et après on dirait que tout fonctionne et la confiance te suit. »

MARQUER AVEC CONSTANCE

Après sa saison de 47 buts, Gagné avait enchaîné avec une campagne de 41 filets en 76 parties.

« J’avais eu l’impression qu’il avait fallu que je la travaille, celle-là », se remémore-t-il.

C’est là, à ses yeux, que l’exploit de Matthews est digne de mention.

« Chaque joueur traverse des léthargies. Un match, ça ne changera rien. Au deuxième, quand tu es un marqueur, ça peut te jouer dans la tête et dès que tu arrives au troisième, là, ça t’affecte. Tu te mets à lancer de partout et ça peut s’étirer sur quatre, cinq ou six matchs. Un gars comme Matthews, ils n’en ont pas, des longues séquences sans marquer. »

Vérificati­on faite, Matthews a eu deux séquences de quatre matchs sans marquer en novembre et, depuis, il n’a jamais été plus de deux parties consécutiv­es sans toucher la cible.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Il est à se demander combien de buts Auston Matthews aurait marqués s’il avait fait partie d’une formation du début des années 1990 alors qu’il se marquait plus de buts.

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