Le Journal de Quebec

Un exploit de Sidney Crosby à la portée d’un Québécois L’attaquant de 17 ans Justin Poirier pourrait atteindre le plateau des 50 buts

- NICOLAS CLOUTIER

Devenir le premier joueur de 17 ans dans la LHJMQ à marquer 50 buts depuis Sidney Crosby en 2004-2005. Terminer au premier rang des buteurs du junior majeur québécois l’année de son repêchage, ce qui n’a pas été réussi depuis Anthony Mantha en 2012-2013. Voilà le genre d’exploits dans la mire de Justin Poirier avec 41 buts au compteur avec le Drakkar de Baie-comeau.

Avec la saison qu’il connaît, imaginez sa surprise et celle de son entourage lorsqu’on ne lui a pas tendu une invitation pour participer au match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey.

« On trouvait ça un peu… je cherche le bon mot, hésite l’entraîneur-chef du Drakkar, Jean-françois Grégoire, au bout du téléphone. Disons, surprenant. On était surpris. »

« C’est quand même une bonne claque dans la face, admet de son côté le principal intéressé, parce que je pensais que j’avais ma place. »

C’est un refrain connu : Poirier est trop petit à 5 pieds 7 pouces. Le frère de Jérémie Poirier, défenseur et espoir des Flames de Calgary, ne figure ainsi qu’au 73e rang du classement nord-américain de la Centrale de recrutemen­t de la LNH. Il risque de glisser jusqu’au troisième, voire au quatrième tour.

OCCASION À SAISIR

Si des recruteurs et des équipes décident de lever le nez sur un joueur de ce gabarit, il y a là, possibleme­nt, un pari à prendre pour le Canadien sur un produit local.

« J’ai parlé aux recruteurs du Canadien à quelques reprises cette saison, dont récemment lors d’un passage à Drummondvi­lle », mentionne Poirier, qui dit s’inspirer d’alex Debrincat et, évidemment, de Cole Caufield, un « de mes joueurs préférés au sein de l’équipe de mon enfance ».

Ce qui distingue Poirier des autres joueurs de son gabarit ayant empilé les points dans le junior, c’est sa carrure. Le franc-tireur fait osciller l’aiguille du pèse-personne à 190 lb. Il fréquente le gymnase depuis déjà belle lurette.

« Il n’est pas frêle, il est trapu, souligne Grégoire. Physiqueme­nt, il est fort, c’est peut-être pour ça qu’il a un aussi bon tir. Sur papier, on parle beaucoup de sa grandeur, mais sur la glace, il ne joue pas petit. Ça ne devrait pas être un facteur. Encore là, je suis conscient que ça pourrait l’être au repêchage… mais ça ne devrait pas. »

« Je pense que les équipes qui ont donné la chance à des joueurs comme Debrincat et Caufield… ç’a été payant pour elles. »

Avec son bas centre de gravité et sa puissance, Poirier peut surprendre dans les coins de patinoire.

« Depuis que je suis pee-wee, je savais que je serais un petit joueur, explique le marqueur né. Avoir une bonne musculatur­e, c’est important pour moi. Je savais que je devais être solide. Ça paraît beaucoup, 190 lb, pour un joueur de ma taille, mais il y a beaucoup de masse musculaire là-dedans. Parfois, les joueurs pensent pouvoir facilement me renverser, mais ils frappent un mur. »

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PHOTO FOURNIE PAR KASSANDRA BLAIS Justin Poirier cumule 66 points en 57 rencontres cette saison avec le Drakkar de Baie-comeau.

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