L’armée israélienne tire sur des civils affamés à Gaza
Plus de 110 morts lors d’une distribution d’aide humanitaire, selon le Hamas
AFP | Des soldats israéliens ont ouvert le feu hier à Gaza sur une foule affamée pendant une distribution d’aide qui a tourné au chaos avec la mort de plus de 110 personnes, selon le Hamas, le jour où le bilan de la guerre a dépassé les 30 000 morts dans le territoire palestinien.
Tout en reconnaissant des « tirs limités » par des soldats israéliens se sentant « menacés », un responsable de l’armée a fait état « d’une bousculade durant laquelle des dizaines d’habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d’aide ».
« La vie quitte Gaza à une vitesse terrifiante », s’est indigné le chef des Affaires humanitaires de L’ONU, Martin Griffiths.
Le Conseil de sécurité de L’ONU devait se réunir à huis clos hier soir pour évoquer le drame à Gaza, alors que les États-unis ont exigé d’israël « des réponses » sur « ce qui s’est passé exactement » en évoquant une situation « incroyablement désespérée » dans le territoire palestinien.
Un médecin de l’hôpital al-chifa a dit que des soldats israéliens avaient tiré sur « des milliers de citoyens » qui se précipitaient vers les camions d’aide à Gaza-ville, le ministère de la Santé du
Hamas annonçant 112 morts et 760 blessés dans ce « carnage ».
« TROP PRÈS DES CHARS »
Selon un témoin ayant requis l’anonymat, « des camions d’aide se sont approchés trop près de certains chars de l’armée qui se trouvaient dans la zone et la foule, des milliers de personnes, a pris d’assaut les camions ». Les soldats ont alors « tiré sur la foule, car les gens s’approchaient trop près des chars. »
L’autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, a « condamné un massacre odieux commis par les forces d’occupation ».
L’arabie saoudite, le Qatar, et les Émirats arabes unis ont condamné « les tirs des forces d’occupation israéliennes contre des civils innocents », tandis que la Turquie a dénoncé « un crime contre l’humanité ».
Lors d’appels distincts à l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-thani, et au président égyptien, Abdel Fattah al-sissi, le président américain Joe Biden a évoqué l’épisode « tragique et alarmant » à Gaza, après avoir dit que son pays examinait les « versions contradictoires » du drame.
Le jour même, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 30 035 morts et 70 457 blessés, la plupart des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, dans le territoire palestinien.
Pendant ce temps, les espoirs d’une trêve avant le début du ramadan, un mois de jeûne sacré pour les musulmans qui commence le soir du 10 ou du 11 mars, ont été douchés. Il n’y aura « probablement » pas de trêve d’ici lundi, a dit hier Joe Biden.