Une centaine de salariés de Lion Électrique mis à pied La mesure temporaire touche principalement les installations de Saint-jérôme
Lion Électrique, un constructeur d’autobus et de camions électriques soutenu financièrement par le gouvernement du Québec, a connu une autre journée difficile alors qu’il a mis à pied temporairement 100 employés tout en présentant une perte financière de 56,5 millions $ pour ses résultats du quatrième trimestre de 2023.
Les retards dans le traitement des demandes de subventions du Fonds pour le transport en commun à zéro émission (FTCZE) seraient responsables en grande partie de ces mises à pied. Ce programme a pour objectif d’accélérer l’électrification du transport en commun et d’écoliers. Plusieurs commandes d’autobus scolaires au Canada étaient conditionnelles à l’obtention de subventions de ce fonds.
« Ça a un impact majeur sur nous, ajoute le président et chef de la direction de Lion Électrique, Marc Bédard, au Journal. Ça nous met dans une situation vraiment difficile. À ce jour, il n’y a toujours pas d’entente entre les opérateurs scolaires et le ministère de l’infrastructure en vertu de ce programme-là. Il n’y a donc pas de véhicules électriques scolaires à l’extérieur du Québec qui peuvent être livrés. »
Ce sont principalement les employés de soir qui sont touchés par les coupes temporaires. Ils ont appris la mauvaise nouvelle mercredi soir en arrivant à l’usine de Saint-jérôme. Ils ont été rencontrés et renvoyés à la maison. Quelques employés de jour ont subi le même sort.
Cette nouvelle survient quelques mois après le licenciement de 150 salariés, soit 10 % de son effectif. Les secteurs de la production, de la fabrication, le développement de produits et l’administration au Canada et aux États-unis avaient été touchés.
PERTES DE 56,5 M$ AU 4e TRIMESTRE
Avec des pertes de 56,5 millions $, les résultats du quatrième trimestre ne sont pas très reluisants. Il faut cependant noter une hausse de 30 % des revenus, qui se sont chiffrés à 60 millions $.
Au total, Lion a livré 188 véhicules en octobre, novembre et décembre.
« On a beaucoup investi dans l’usine que nous avons bâtie aux États-unis, mentionne M. Bédard. Avec nos infrastructures qui sont toutes payées, on peut produire jusqu’à 5000 véhicules par année. Ça prend du volume pour rentabiliser l’opération. »
Ça n’a pas pris de temps pour que les marchés boursiers réagissent à ces mauvaises nouvelles. L’action de Lion Électrique a perdu 15 % de sa valeur pour s’établir à 1,93 $.
SÉRIE DE PÉPINS TECHNIQUES
Les autobus de Lion Électrique ont connu des pépins techniques au Maine et à Terre-neuve dans les dernières semaines.
À Terre-neuve, selon Radio-canada, les conducteurs ont noté un manque de fiabilité du système de chauffage. En raison du froid, les vitres se couvrent de givre et le compresseur d’air peut geler.
Au Maine, selon La Presse, le département de l’éducation a retiré temporairement les autobus du constructeur québécois de la route en raison de plusieurs défauts de fabrication.
« C’est une tempête dans un verre d’eau, précise M. Bédard. Il y avait un enjeu, mais rien pour alerter une population. On s’en est occupés. L’état du Maine a donné le feu vert pour remettre les véhicules sur la route dans les derniers jours. Ils peuvent tous rouler. »