« Je ne voyais plus la lumière au bout du tunnel »
Le Québécois Cédric Fofana revient sur ses débuts difficiles aux JO de Tokyo
Deux ans et demi après avoir raté son entrée olympique, Cédric Fofana espère faire le plein d’énergie en compétitionnant devant sa famille et ses amis cette semaine.
Même si le jeune Montréalais de 20 ans était un peu nerveux en rencontrant les médias mardi à la piscine du Parc olympique, il était serein.
« Ce sont vraiment les meilleurs au monde qui seront là, ça rajoute une envergure à l’événement », a-t-il laissé tomber.
UN PARCOURS ATYPIQUE
Aussi étonnant que ça puisse paraître, Fofana vivra sa première Coupe du monde à vie, à Montréal. C’est que son parcours est « un peu atypique », comme il le dit sans détour.
Contre toute attente, le spécialiste du 3 mètres s’était qualifié pour les Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. Il n’avait auparavant participé qu’à trois Grands Prix, n’ayant jamais pris part à des Championnats du monde ou panaméricains. « Ma première grosse compétition internationale, c’était les JO et ç’a foiré un peu. Ça m’a vraiment rentré dedans, ç’a fessé. C’était mon rêve depuis que j’étais jeune. Tout le monde était full bon. C’était plein d’éléments qui faisaient en sorte que le stress ne faisait qu’augmenter. J’ai cassé », a avoué celui qui n’avait que 17 ans à l’époque.
« ÇA M’A JETÉ À TERRE »
Devant le monde entier et sans son entraîneur César Henderson en raison des restrictions sanitaires, les genoux de Fofana ont flanché sur le tremplin, l’empêchant de compléter sa dernière rotation et le menant à terminer son quatrième plongeon sur le dos. Une note de zéro est apparue à côté de son nom. Il a terminé dernier.
« C’est vraiment difficile, parce que dans ma tête, les Jeux, c’est la dernière compétition que tu veux atteindre. Normalement, tu ne commences pas avec ça. Ça m’a jeté à terre. Ça m’a pris un petit moment pour m’en remettre. Je ne sais pas si j’ai fait une dépression, mais j’ai trouvé ça dur, le retour à l’entraînement. La compétition pour laquelle je me préparais toute ma vie n’a pas été comme je le voulais. Je ne voyais plus la lumière au bout du tunnel, je ne voyais pas à quoi bon, pourquoi continuer quand c’est ça que ça donne », a raconté avec honnêteté celui ayant parfois mieux fait qu’alexandre Despatie chez les juniors.
DIFFICILE DE SE MOTIVER
Après s’être accordé une pause, le sensible athlète a repris la route de la piscine. Il raconte que ça lui a pris deux ans avant de retrouver la motivation.
En 2022, il a participé notamment aux Jeux du Commonwealth, mais l’an dernier, il n’a pu se qualifier pour des événements majeurs. Plus tôt ce mois-ci, il a fini 34e à ses premiers Mondiaux aquatiques.
« Ce n’était pas évident, mais on en sort grandi et on évolue », a philosophé Fofana en repensant à sa carrière, souhaitant du même coup retrouver sa confiance à la Coupe du monde de Montréal.
L’équipe canadienne sera composée de 12 plongeurs à la Coupe du monde de Montréal, présentée de jusqu’à dimanche à la piscine du Parc olympique. À six mois des Jeux de Paris, les athlètes olympiques Pamela Ware, Nathan Zsombor-murray, Cédric Fofana, Caeli Mckay et Rylan Wiens seront du nombre.