« Un des grands premiers ministres du Canada » Le bloquiste Louis Plamondon est attristé par le décès
OTTAWA | Les députés qui ont côtoyé Brian Mulroney à Ottawa se souviendront de lui comme d’un chef de parti au leadership exemplaire grâce à une écoute et un charisme hors du commun.
« C’est très triste, lâche au bout du fil Louis Plamondon, qui a été élu pour la première fois en 1984 sous la bannière des progressistes-conservateurs. C’est un des grands premiers ministres du Canada. »
M. Plamondon se souvient de son ancien chef comme d’un « gars chaleureux » qui était « proche de ses députés » et qui savait faire lever les foules grâce à ses talents d’orateur.
« Il était fascinant en caucus, se remémore M. Plamondon, le doyen de la Chambre des communes qui a aidé à fonder le Bloc Québécois après l’échec de l’accord du lac Meech. À la fin de nos rencontres, il faisait toujours un petit discours de 10 à 12 minutes et c’était immanquable, les 200 députés se levaient et l’applaudissaient comme si on était en campagne électorale. »
LE DERNIER DES GRANDS
Brian Mulroney a aussi marqué l’histoire des relations entre le Québec et le reste du Canada, lui qui souhaitait faire rentrer sa province natale dans la Constitution avec « honneur et enthousiasme ».
Son rêve ne s’est pas réalisé. L’échec de l’accord du lac Meech faisant éclater son parti, dont certains députés sont allés former le Bloc Québécois, comme Lucien Bouchard et M. Plamondon, le député de Bas-richelieu-nicolet-bécancour.
« C’était le seul premier ministre à comprendre les aspirations du Québec, à vouloir les inscrire dans la Constitution », soutient Louis Plamondon. On ne reverra plus jamais ça de la part d’un premier ministre canadien. Jamais il n’y en aura un autre qui aura ce courage-là. »