Un emprunt de 100 $ qui a mené loin
Jacques Talbot, copropriétaire des deux Cosmos à Québec, a réalisé son rêve de travailler en restauration
Depuis 1994, Jacques Talbot fait partie du paysage culinaire de Québec avec ses Cosmos et maintenant son service de traiteur. Tout ça, à partir d’un emprunt de 100 $ auprès de sa mère.
« Je rigole souvent de ça avec mon fils », lance le chef lorsqu’il raconte cette anecdote, à savoir qu’il a quitté le nid familial du Bas-saint-laurent avec le rêve de travailler en restauration.
Il avait alors emprunté cette somme à sa mère et avait quitté sa région pour la ville.
L’intérêt pour la cuisine ne vient pas de très loin : sa mère était pâtissière et son père, cuisinier dans les camps de bûcherons.
« Si sept personnes étaient en visite [ma mère] faisait à manger pour tout le monde », lance Jacques Talbot, qualifiant sa mère de « passionnée ».
RESTOS, TRAITEUR ET FOOD TRUCK
La dette a depuis été remboursée et, après être passé par plusieurs cuisines, Jacques Talbot compte maintenant, avec ses associés, deux Cosmos, un service de traiteur et misera cet été sur un food truck acheté dans les dernières semaines.
« C’est pour être présent dans les événements cet été et on veut aussi faire du corporatif », explique celui qui, depuis la pandémie, multiplie les efforts pour aller retrouver la clientèle qui a délaissé les restaurants.
« Les entreprises ne viennent plus souper au restaurant [elles] commandent pour livrer », ajoute-t-il.
« Le prêt-à-manger, c’est devenu très populaire. L’ergonomie de la cuisine s’est beaucoup transformée. »
DES QUALITÉS DE GESTIONNAIRE
Les dernières années ont aussi mis à l’avant-plan les qualités de gestionnaire que doivent détenir les chefs.
Le prix des produits n’a cessé d’augmenter et les restaurants doivent demeurer compétitifs.
« T’es plus souvent dans ton bureau à compter qu’à refaire ton menu », illustre Jacques Talbot. « Il faut être plus assidu dans les commandes. »
S’il avait plus naturellement une fibre culinaire, celle qui est entrepreneuriale est venue au fil du temps selon lui.
« Je ne me suis jamais trouvé bon làdedans, mais on apprend de nos erreurs ! », résume-t-il candidement.
UN SERVICE À FAIRE CONNAÎTRE
Le chef croit maintenant que le service de traiteur est « complémentaire » à ses deux restaurants et qu’il faudra dans les prochaines années « consolider ce qui va bien » et « mieux faire connaître le traiteur ».
Tout cela passera par le travail acharné de Jacques Talbot, à l’image de sa mère pâtissière.
« Elle travaillait tout le temps. […] Et je suis pareil, je n’arrête jamais », compare-t-il.
« LE PRÊT-À-MANGER, C’EST DEVENU TRÈS POPULAIRE. L’ERGONOMIE DE LA CUISINE S’EST BEAUCOUP TRANSFORMÉE. »
– Jacques Talbot, copropriétaire de deux restaurants Cosmos