Le maire des Éboulements démissionne à son tour
Des commentaires de citoyens l’ont convaincu de partir
Le maire des Éboulements et préfet de la MRC de Charlevoix, Pierre Tremblay, ajoute son nom à la liste de plus en plus longue d’élus quittant la politique municipale.
En poste depuis 2013 dans la municipalité de 1570 habitants, Pierre Tremblay a annoncé en conseil, lundi soir, qu’il quitterait ses fonctions le 25 mars.
« J’ai donné ce que j’avais à donner en fonction de mes capacités, de mon expérience, de ma vision. Je suis très serein dans cette décision-là puis j’ai bien confiance en la population », affirme-t-il en entrevue avec Le Journal.
COMMENTAIRES DÉSOBLIGEANTS
Les paroles déplaisantes de certains citoyens sont un des facteurs qui l’ont convaincu de tourner la page.
Lors d’une rencontre virtuelle, il y a quelques mois, où il était question d’un dossier émotif, un participant s’était par exemple offert de se rendre chez lui pour lui faire « comprendre le bon sens », raconte-t-il.
À d’autres moments, on lui aurait reproché de ne pas être proactif parce qu’il n’est « pas de la région » ou encore d’être payé trop cher pour ce qu’il fait.
« Ça existe encore, ça, il faut le dénoncer », explique-t-il.
« Tu te dis : je fais quoi, ma tolérance elle va jusqu’où ? »
Un autre problème, selon lui, est ce qu’il assimile à une méconnaissance par certains élus de leur rôle et de leurs responsabilités.
Il insiste toutefois sur le fait qu’il n’y a pas de « climat toxique » au conseil municipal, qu’il n’y a pas eu d’attaques personnelles.
« On travaille ensemble avec une solidarité, [et il faut qu’elle] persiste. Et puis, des fois, bien, cette solidarité-là devient de la suspicion, ça peut devenir des suppositions, ça devient tellement de la méfiance que tu n’en as plus », soutient-il.
Ces constats l’ont amené à se questionner sur son avenir. « Je vais faire attention à moi puis je vais regarder pour garder mon équilibre mental », mentionne celui qui aura bientôt 75 ans.
DES SOLUTIONS
Depuis les élections municipales de 2021, les départs s’accumulent en politique municipale au Québec. Plus de 740 élus ont quitté leurs fonctions.
Récemment, la démission de la mairesse de Gatineau, France Bélisle, a suscité énormément de réactions.
Pierre Tremblay se console en se disant qu’il y a une prise de conscience collective et encourage le gouvernement à modifier la loi pour rendre obligatoire une formation pour les élus municipaux.
« C’est alarmant si on ne fait rien. Moi je pense qu’il y a le côté positif, que, justement, tout le monde a pris conscience de ça », souligne-t-il.