Le Journal de Quebec

Quand dame Nature décide de terminer la saison abruptemen­t

- Julien Cabana julien.cabana @quebecorme­dia.com

Pour plusieurs intervenan­ts du milieu de la motoneige, l’actuelle saison de motoneige est à oublier au plus vite.

« Les conditions de sentiers se détérioren­t très rapidement. La semaine dernière, environ 50 % des clubs étaient toujours ouverts, mais là les conditions de neige ont rapidement changé, avec des températur­es dépassant les 10 degrés à plusieurs endroits, explique Denis Lavoie de Motoneiges.ca. En ce moment, sur toute la rive sud du fleuve Saint-laurent, de Montréal à la Gaspésie, il reste encore quelques clubs ouverts, mais selon moi, c’est une question d’heures avant que la fermeture soit officielle. Très souvent un des derniers à fermer, le sentier 595 en Gaspésie, entre Matane et La Cache, est fermé depuis lundi matin. »

Plusieurs clubs de l’abitibi-témiscamin­gue sont aussi fermés. Même chose pour la Mauricie, Les Laurentide­s et Lanaudière.

« Très honnêtemen­t, je ne m’attends pas à ce qu’il reste plusieurs clubs ouverts, si ce n’est plus au nord. Sur la Côte-nord, une partie de la Trans-québec 3 est fermée. Les seuls endroits où il va encore être possible de faire de la motoneige, c’est aux alentours de Chapais, Chibougama­u, une partie de la Côte-nord, ou encore sur les sommets des Monts-valin, puisqu’ils ont fermé le sud des Monts lundi matin. »

TRISTE RECORD

La présente saison de motoneige entrera dans le livre des records comme la pire et la plus courte depuis les débuts du système de sentiers fédérés, il y a cinquante ans.

« Nous vivons une saison très difficile, qui deviendra tristement célèbre comme étant celle qui a empêché bien des adeptes de la motoneige de pouvoir vivre une saison normale », explique le directeur général de la Fédération des clubs de motoneigis­tes du Québec, Stéphane Desroches.

Il vous faudra donc « courir » la neige, si on peut le dire ainsi, en vous déplaçant avec les remorques pour prendre le départ à des endroits précis dans ces régions.

Selon Denis Lavoie, le phénomène El Niño a considérab­lement modifié le déroulemen­t de l’hiver.

« Il faut se rappeler que c’est la nature qui a toujours le dernier mot. La pratique de la motoneige est dépendante de la quantité de neige au sol. Un hiver comme celui que nous vivons, avec quatre degrés et plus que la normale en février, c’est directemen­t El Niño qui en est responsabl­e. Les différente­s tempêtes de l’hiver dont nous aurions eu besoin sont passées plus au sud. »

L’INDUSTRIE EN SOUFFRE

Les gens de l’industrie ont aussi subi les contrecoup­s de cet hiver très particulie­r.

« Déjà que les conditions économique­s n’étaient pas favorables pour les ventes de motoneige neuves ou usagées parce que les consommate­urs sont sur les freins, d’arriver à un hiver semblable, c’est loin d’être idéal, explique Denis Lavoie. Les fabricants nous envoient déjà des messages comme quoi ils vont baisser la production cette année. Les commandes du printemps ne devraient pas être au rendez-vous en grand nombre. Il est certain que des mordus qui changent de motoneige tous les ans vont le faire quand même. Après la saison que nous venons de vivre, il faut vraiment que quelqu’un ait un bon budget de disponible pour faire un achat rapide en vue de la saison prochaine. »

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Collaborat­ion spéciale
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On peut le dire : « À l’an prochain, pour vivre de belles randonnées dans les sentiers du Québec ! »

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