Le Journal de Quebec

Lauzon a trouvé sa niche à Nashville

L’arrière domine le circuit avec 292 mises en échec

- JONATHAN BERNIER

NASHVILLE | Oeil gauche tuméfié, points de suture sur l’arcade sourcilièr­e, prunes dans le front. Jérémy Lauzon n’avait pas le visage d’un gars qui s’en allait à son mariage lorsqu’il s’est présenté devant la poignée de journalist­es francophon­es venus à sa rencontre hier matin.

Disons que son combat contre Jacob Middleton, du Wild, n’a pas été à son avantage. Ce sont des choses qui arrivent. Même Bob Probert en a déjà mangé une sincère. Gracieuset­é de Dave Morissette.

Il s’agissait de sa huitième punition majeure de la saison. Seulement Nicolas Deslaurier­s, Liam O’brien et Andreas Englund, avec neuf chacun, en ont obtenu plus.

« Je ne commence pas une partie en sachant que je vais me battre. C’est dans le feu de l’action, les émotions, comment la game se passe. S’il y a des coups chiens, je suis prêt à défendre mes coéquipier­s », a expliqué le défenseur.

Les taloches sur le museau, c’est loin d’être le seul sacrifice corporel que l’athlète originaire de Val-d’or est prêt à faire pour aider son équipe.

Lauzon domine le circuit avec 292 mises en échec. C’est 57 de plus que Garnet Hathaway, qui le suit dans cette colonne. Il bloque également sa part de lancers.

« Ça me vient naturellem­ent, a indiqué le défenseur de 26 ans. Jouer physique et être difficile à affronter, c’est ce qui m’a toujours représenté comme joueur de hockey. »

LA CONFIANCE DU COACH

Devant pareille volonté à se sacrifier, ce n’est pas surprenant qu’il soit l’un des hommes de confiance d’andrew Brunette en infériorit­é numérique. Ryan Mcdonagh et lui sont les défenseurs des Predators envoyés dans la mêlée le plus souvent à court d’un homme.

« Il est l’un des défenseurs défensifs les plus sous-estimés dans la LNH. Il est excellent pour compléter des mises en échec et déloger des rondelles, a vanté l’entraîneur-chef des Preds. Je ne le connaissai­s pas beaucoup auparavant. J’adore la dimension physique qu’il apporte à mon équipe. »

Sur le plan des statistiqu­es productive­s, Lauzon connaît assurément la meilleure saison de sa carrière. En 62 matchs, il a marqué six buts et ajouté cinq mentions d’assistance. Sous les ordres de Brunette, embauché au cours de la saison morte, Lauzon semble avoir trouvé sa niche et un rôle qui lui est propre.

« Dès le début du camp, on a eu de bonnes conversati­ons, lui et moi. Il m’a dit qu’il voulait que je sois une grosse partie de l’équipe, du côté défensif. En plus de me donner confiance, ça m’a permis de me concentrer sur ma game. Maintenant, je viens à l’aréna chaque jour sans avoir l’impression que c’est une job. »

LES PREUVES SONT FAITES

Choix de deuxième tour des Bruins (52e au total) au repêchage de 2015, Lauzon gravite dans la LNH depuis la saison 20182019. Six campagnes qui ont été marquées par la pandémie, un repêchage d’expansion et une transactio­n à la date limite.

Disons que ça fait beaucoup d’impondérab­les pour quelqu’un qui tente de s’établir dans la meilleure ligue au monde.

« Je suis passé de Boston à Seattle, puis de Seattle à ici. Ça en fait, du mouvement, a énuméré Lauzon. J’aime ça, ici, j’aime faire partie de cette organisati­on. »

« J’ai prouvé que j’avais ma place dans cette ligue et que je pouvais être un défenseur difficile à affronter. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs qui aiment jouer contre moi », a-t-il poursuivi.

Prouver qu’on a sa place dans cette ligue, en dépit du fait qu’il y a toujours des jeunes qui poussent, c’est déjà une belle réussite.

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER ?? Jérémy Lauzon lors de la visite des Predators à Montréal, le 12 janvier 2023.
PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Jérémy Lauzon lors de la visite des Predators à Montréal, le 12 janvier 2023.

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