Le Journal de Quebec

Un festival qui ne faisait pas rire

- Communicat­eur, spécialist­e de l’histoire

Maman, c’est enfin fini ! Vous ne me verrez pas pleurer le festival Juste pour rire, qui a, à nos frais, normalisé le joual et le quétainism­e dans nos foyers.

Vous nous avez coûté assez cher pour encourager une mentalité de rabaisseme­nt culturel qui a fabriqué de l’humour comme si c’était de la saucisse.

Bien sûr, je fais exception de certains grands comédiens de scène, tels que Claudine Mercier, Clémence Desrochers, Guy Nantel, Boucar Diouf ou Daniel Lemire, entre autres.

Mais les grands humoristes, un Marc Favreau « Sol » par exemple, n’ont pas eu besoin de la machine Juste pour rire.

Celle-ci nous a en revanche inondés de ses émissions et de ses festivals largement subvention­nés et médiocres.

SUBVENTION­S

Le fondateur disgracié de Juste pour rire, Gilbert Rozon, a pu se constituer une immense richesse… en partie avec ces deniers publics consentis à son organisati­on au nom de la culture.

Comment cette organisati­on qui a elle-même rendu accro le Québec à l’humour bas de gamme a pu ne pas atteindre la rentabilit­é ? Je ne sais pas. Il y a des questions à se poser.

RAPETISSEM­ENT

Mais les cheveux me dressent sur la tête quand j’entends des gens me dire que Juste pour rire est un élément de notre culture.

On parle ici de culture avec un « c » minuscule et d’une industrie qui a toujours fait de la promotion de la laideur de la langue presque un cheval de bataille.

Denise Bombardier avait mille fois raison de railler ces sacreurs joualisant­s.

Exactement quand le Québec aspirait à se libérer de sa culture du ticounisme pour s’élever intellectu­ellement et politiquem­ent, l’industrie du rire est venue l’inviter à se vautrer dans la facilité du rire gras et infantilis­ant.

Voilà pourquoi, comme je vous disais, je ne vais pas pleurer Juste pour rire. Vraiment, oui, je dis : bon débarras !

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