Il faudrait 3,3 G$ pour l’assurance dentaire
Québec presse Ottawa de bonifier sa compensation
Québec presse le gouvernement Trudeau de bonifier à 3,3 milliards $ la compensation pour mettre en place son programme d’assurance dentaire. Sans quoi la couverture offerte aux Québécois sera moins généreuse que dans le reste du Canada.
Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-françois Roberge, a pris la plume, le 29 février dernier, pour tenter de dénouer l’impasse concernant le régime d’assurance dentaire fédéral.
Au mois de décembre, Ottawa a annoncé sa décision d’aller de l’avant, malgré l’absence d’un accord avec Québec, qui réclame de pouvoir exercer son droit de retrait avec pleine compensation. Sans entente, le programme fédéral s’appliquera sur le territoire québécois.
SOMMES INSUFFISANTES
Dans sa missive adressée aux ministres fédéraux Dominic Leblanc et Pablo Rodriguez, Jean-françois Roberge affirme que les sommes prévues par le gouvernement fédéral sont largement insuffisantes pour les visées du programme.
La couverture fédérale, déployée graduellement selon les groupes d’âge d’ici le mois de juin, remboursera un vaste éventail de services : prévention, diagnostic, restauration, radiographies, plombages, traitements de canal, prothèses dentaires et chirurgies.
Ottawa a réservé une enveloppe de 13 milliards $ sur cinq ans, puis 4,4 milliards $ par la suite, pour l’ensemble des provinces et territoires du pays.
LOIN DU COMPTE
Au prorata, le gouvernement Legault s’attend donc à recevoir 2,8 G$ pour les cinq premières années.
« Or, le Québec estime qu’il coûterait, à terme, minimalement 3,3 G$ par année pour offrir une couverture équivalente à la couverture fédérale à sa population », écrit le ministre Roberge dans la lettre obtenue par notre Bureau parlementaire.
Une telle obligation forcerait le gouvernement québécois à financer le manque à gagner pour livrer les services promis par le programme fédéral. « Vous conviendrez qu’il s’agit d’une inadéquation majeure entre ce qui serait attendu du Québec comme couverture de soins au regard de la contribution fédérale qui pourrait être disponible, imposant une énorme pression financière au Québec », affirme Jean-françois Roberge.
Le ministre place donc le gouvernement fédéral devant un choix : bonifiez les sommes versées ou le Québec créera un programme moins généreux.