Blâmez les mononc’ de la CAQ, pas les écolos
REPRISE
François Legault et Pierre Fitzgibbon se prennent pour des magnats du monde des affaires, au-dessus de leurs affaires. Leur mépris du public et des préoccupations légitimes pour l’environnement est en train d’empoisonner le dossier Northvolt, qui est pourtant un projet intéressant.
Le ministre Benoit Charette est allé devant les médias cette semaine pour avouer ce que tout le monde savait : la CAQ avait pipé les dés pour éviter que le projet d’usine de batteries passe devant le BAPE, par peur de voir la compagnie choisir de s’établir ailleurs.
L’usine Northvolt n’est pas plombée par les « écolos militants » ni par les journalistes. Ce sont les deux mononc’ Legault et Fitzgibbon, qui ont tenté de berner la population, qui sont responsables d’avoir créé un climat de méfiance et de suspicion.
Legault et sa prima donna ministre de tout Fitzgibbon pensent que les « grosses affaires », c’est trop compliqué pour monsieur et madame Tout-le-monde. Que les règles du jeu ne sont que pour les perdants ! Vaut mieux tenir des conférences de presse avec des oranges et des pommes pour mieux se moquer des gens. Pourquoi
RESPECTER NOS INSTITUTIONS
Depuis 45 ans, nous avons ici, au Québec, une institution unique en son genre. Notre Loi sur la qualité de l’environnement a créé un organisme pour écouter la population et conseiller le gouvernement, le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement).
Le BAPE ne décide pas. Il donne surtout des avis, des avis précieux pour orienter le gouvernement, mais – et c’est la clé de sa crédibilité et de son succès – il le fait après avoir donné l’occasion au public de s’exprimer.
Oui, il y a beaucoup d’expérience et d’expertise technique chez les membres du BAPE, mais c’est son caractère « sous-sol d’église institutionnalisé » qui permet d’avoir le pouls de la population tout en l’informant.
Ces jours-ci, on entend parler de l’acceptabilité sociale comme si c’était une idée conçue pour tourner en rond. C’est faux.
L’acceptabilité sociale est un ingrédient clé pour le succès de tout projet majeur. Le public ne veut pas bloquer, il veut savoir. Et si on lui ment, comme Legault et Fitzgibbon ont menti, le public se braque avec raison.
Une fois l’acceptabilité sociale perdue, il est excessivement difficile de la rétablir. Ça, Legault et Fitzgibbon ne l’ont jamais compris.
JOUER FRANC JEU
Depuis la débâcle du troisième lien, on aurait pourtant pu penser que la CAQ avait appris sa leçon : on ment au public à ses propres risques et périls. En politique, quand on n’est pas cru, on est cuit ! Et, ici, les carottes sont cuites.
Si Legault avait tout simplement dit qu’on était obligé d’accélérer le processus du BAPE au risque de perdre toute chance d’avoir le projet, je pense que la majorité des gens auraient compris.
À la place, on a perdu quatre mois à se faire remplir par Legault et Fitzgibbon.
Quel gâchis !