Le Journal de Quebec

Une spectatric­e d’un concert amorcé en retard tente de se faire rembourser

-

Exaspérés par les retards répétés de Madonna à ses concerts, deux admirateur­s américains ont porté plainte contre la mégastar devant la justice civile à New York. Une spectatric­e montréalai­se a tenté une action similaire en 2018, reprochant à evenko le retard de plus d’une heure du rappeur Travis Scott au festival Osheaga.

La cour n’a finalement pas autorisé l’action collective demandée par la jeune femme, expliquant notamment que « les retards dans la présentati­on d’une prestation d’un artiste [ne sont] pas chose exceptionn­elle pour qui fréquente le milieu culturel ».

Ces retards ne sont peut-être pas exceptionn­els, mais cela crée tout de même de la frustratio­n chez certains spectateur­s et spectatric­es. Peut-être pas au point de provoquer des émeutes comme lors du mythique concert de Metallica et Gun N’ Roses au Stade olympique en 1992, mais n’empêche.

Car qui dit retard dit souvent spectacle écourté. Ce fut le cas du concert de Travis Scott au festival Osheaga le 3 août 2018.

UNE FOULE « AGRESSIVE »

Raison du retard de l’artiste : M. Scott est pogné aux douanes canadienne­s.

La plaignante, une étudiante universita­ire, affirme être une grande admiratric­e du rappeur.

C’est la présence de ce dernier qui l’aurait d’ailleurs motivée à acheter un laissez-passer du festival pour le week-end, indique-t-elle. Coût du laissez-passer : 327 $.

L’étudiante est accompagné­e de deux amis le jour du spectacle de Travis Scott, dont la prestation est censée commencer à 21 h 45.

Peu avant 22 h, un message diffusé sur les écrans géants informe le public que la prestation est retardée. S’ensuivent d’autres messages sur les écrans et sur Twitter, indiquant que Travis Scott est retardé aux douanes, mais qu’il est en route pour l’île Notre-dame.

Ayant peu d’espoir que l’artiste se produise, car un couvre-feu est prévu à 23 h, et face à « une foule devenant agressive », la jeune femme et ses comparses quittent le site vers 22 h 30.

Le spectacle du rappeur débute finalement à 23 h 02 et se termine à 23 h 40. La prestation de Travis Scott devait à l’origine durer 70 minutes.

115 $ RÉCLAMÉS

À cause de ce retard – et de cette prestation écourtée – l’étudiante réclame un dédommagem­ent de 115 $ pour les spectatric­es et spectateur­s présents.

La cour a finalement refusé d’autoriser la demande d’action collective, mettant entre autres en doute les motifs évoqués par l’étudiante.

Cette dernière prétend que la participat­ion de Travis Scott était la principale raison de sa présence au festival, mais la cour se demande : « Pourquoi a-t-elle acheté une passe pour trois jours plutôt que pour la seule journée du 3 août ? ».

Et sur la décision de la jeune femme de quitter le site à 22 h 30, bien que le festival ait annoncé, 15 minutes plus tôt, que l’artiste était en route, la cour remet également en question ses allégation­s soutenant que la foule devenait agressive.

« Pourtant, l’article du Huffington Post qu’elle produit et qui rapporte les événements de cette soirée ne fait aucune mention d’agressivit­é de la foule », écrit la cour.

Enfin, le jugement indique que ce genre de retard « constitue vraisembla­blement une possibilit­é puisque l’organisate­ur de l’événement prend le soin de préciser, dans sa programmat­ion et sa publicité, que non seulement l’horaire, mais aussi les artistes sont sujets à changement ».

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ET AFP ?? Megan Le Stum, la plaignante dans la demande d’autorisati­on de recours collectif contre evenko en lien avec le concert du rappeur Travis Scott, à Montréal, le 3 août 2018. En mortaise, Travis Scott, en prestation, à Los Angeles, le mois dernier.
PHOTOS D’ARCHIVES ET AFP Megan Le Stum, la plaignante dans la demande d’autorisati­on de recours collectif contre evenko en lien avec le concert du rappeur Travis Scott, à Montréal, le 3 août 2018. En mortaise, Travis Scott, en prestation, à Los Angeles, le mois dernier.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada