Gagner le respect des autres provinces
Le RSEQ n’est pas monté sur le podium depuis les Stingers de Concordia en 2005
Enfant pauvre du basketball universitaire masculin à l’échelle canadienne, le Québec tentera de renverser la vapeur en fin de semaine alors que les nationaux s’arrêtent dans la Belle Province pour la première fois de l’histoire.
Si les femmes connaissent du succès sur la scène canadienne comme le démontrent la médaille d’or des Martlets de Mcgill en 2017 et les médailles d’argent du Rouge et Or de l’université Laval en 2017 et 2019, il en va tout autrement des hommes.
Le RSEQ n’est pas monté sur le podium depuis la médaille d’argent des Stingers de Concordia en 2005.
Les trois autres conférences au pays ne se gênent pas pour regarder de haut le Québec. Dans l’histoire du trophée W.-P.MCGEE, qui a été octroyé pour la première fois en 1964, le Québec a remporté l’or à deux reprises. Les Stingers en 1990 et les Gaiters de Bishop’s en 1998.
« Ce n’est pas normal, mais je peux comprendre en raison des résultats, a résumé l’entraîneur-chef des Citadins de L’UQAM Mario Joseph. Il y a aussi le fait que nous sommes la plus petite conférence avec seulement cinq équipes. »
Pour avoir porté les couleurs des Geegees d’ottawa pendant deux saisons et demie avant de rentrer à la maison, le joueur par excellence du RSEQ Kevin Civil est encore plus conscient de cette perception négative à l’égard du Québec.
« Les autres conférences ne respectent pas vraiment le Québec, a-t-il souligné. On veut faire l’histoire en remportant la coupe et démontrer au reste du Canada qu’il y a du talent au Québec. Il s’agit d’une motivation supplémentaire. »
UN EXODE QUI FAIT MAL
Ancien joueur étoile à L’UQAM de 2006 à 2008 et entraîneur-chef depuis 2017, Joseph est convaincu que le talent québécois est suffisant pour rivaliser avec les meilleures équipes au pays, mais l’exode fait mal.
« Dans les meilleures équipes au pays, au fil des ans, que ce soit à Carleton, Ottawa, Brandon et Victoria cette année, on retrouvait des Québécois parmi les meilleurs joueurs, dit-il. On perd beaucoup de joueurs. Tous les entraîneurs du RSEQ ont le même message lors du recrutement. Si les meilleurs joueurs restent ici, on va être capables de rivaliser avec le reste du pays. La nouvelle génération reste plus à la maison, ce qui est une bonne chose. »
De leur côté, les entraîneurs des autres conférences jouent la carte d’un calendrier plus diversifié pour attirer le talent québécois. Cette année pour contrer ce discours, les Citadins ont participé au tournoi de Queen’s, auquel Brock et Victoria ont aussi pris part. Ces quatre équipes sont présentes au 8 Ultime.