Nouvelle offensive pour changer le nom de l’avenue Moncton
Des citoyens proposent de la rebaptiser en l’honneur d’un résistant acadien
Un groupe citoyen propose à nouveau de rayer Moncton de la toponymie des rues de la capitale nationale et compte même interpeller le maire Bruno Marchand dans sa démarche.
Ce groupe, formé notamment de l’ancien maire suppléant de Québec Jacques Joli-coeur, de l’administratrice de l’association acadienne de la région de Québec Marie-anne Leblanc et de l’ancien maire d’amqui Gaétan Ruest, souhaite que l’avenue Moncton soit rebaptisée « Beausoleil-broussard » en l’honneur d’un leader de la résistance acadienne.
Une manière de « rééquilibrer l’histoire », selon M. Joli-coeur, qui rappelle que le général Robert Monckton a été l’un des artisans de la Déportation des Acadiens de 1755 à 1763.
« Monckton serait aujourd’hui accusé de génocide par tout tribunal international », fait valoir M. Joli-coeur. « Est-ce que la Ville de Québec, comme institution, peut accepter qu’un truand de la sorte soit encore honoré ? »
UNE LETTRE À BRUNO MARCHAND
Le comité compte donc, dans « les prochains jours », envoyer une lettre au maire Bruno Marchand pour l’interpeller sur cette question. L’objectif est « que la Commission de toponymie soit saisie de cette demande », ajoute Jacques Joli-coeur.
L’avenue Moncton est située dans le quartier Montcalm, entre le chemin SainteFoy et la Grande Allée.
Ce serait la quatrième fois qu’une telle demande est formulée par des citoyens. En 1999, une lettre similaire avait été envoyée au maire de l’époque, Jean-paul L’allier, sans succès.
Or, le comité actuel croit en ses chances, notamment car le contexte social a changé et que la commémoration historique de certaines figures ne fait plus consensus.
« On a vu la disparition de John A. Mcdonald de bien des endroits », souligne M. Joli-coeur. La démarche à Québec s’inspire d’ailleurs du changement du nom de la rue Amherst à Montréal par le nom autochtone « Atateken ».
« QUESTIONS SENSIBLES »
« Ce sont des questions sensibles, nous en sommes bien conscients », convient toutefois Jacques Joli-coeur.
Si le nom « Beausoleil-broussard » n’est pas retenu, le comité compte proposer celui de « Bernard-landry », « premier premier ministre du Québec d’origine acadienne », souligne M. Joli-coeur.
Ce n’est pas qu’à Québec qu’on se questionne sur la pertinence de maintenir le nom de Moncton dans le paysage.
Au Nouveau-brunswick, on avait également demandé à ce que l’université de Moncton change de nom, ce qu’a refusé le Conseil de l’université en décembre dernier, principalement pour des raisons financières.