Le Journal de Quebec

Ralentisse­ment de l’économie de Québec : soyons vigilants

- Président et chef de la direction, Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ)

L’étude du Conference Board du Canada sur la situation économique a soulevé de nombreux débats dans les dernières semaines.

La diminution de la croissance économique est inquiétant­e dans une ville comme Québec qui a connu des années fastes de croissance.

Mais, quand on parle d’économie, il est important de se pencher sur l’ensemble des données pour être en mesure de bien analyser la situation.

Tout d’abord, mentionnon­s que la diminution de la croissance du PIB de Québec de 0,42 % ne devrait pas perdurer.

En effet, Québec devrait renouer avec la croissance dès 2024 avec une hausse anticipée du PIB de 0,5 %, puis de 2,6 % en 2025.

Les États-unis, le principal partenaire commercial du Québec, ont enregistré une bonne croissance économique en 2023 en plus d’afficher une forte croissance de l’emploi et un taux de chômage au plancher. C’est un signal intéressan­t.

RECUL DES MISES EN CHANTIER

Pour ce qui est de nos mises en chantier, certes, elles ont reculé de 40 %, mais, dans les faits, elles sont revenues à la moyenne historique des 50 dernières années, après deux années exceptionn­elles en 2021 et 2022, où elles ont atteint les premier et cinquième plus hauts rangs de l’histoire.

De plus, nous affichons actuelleme­nt la plus forte croissance de la consommati­on des ménages, qui représente 60 % du PIB, avec 7 %, devant Montréal (5,9 %), Calgary (5,7 %) et Edmonton (3 %).

Ces éléments permettent de voir les choses en perspectiv­e.

Il est cependant nécessaire d’analyser les facteurs qui expliquent le ralentisse­ment du PIB.

Le manque de main-d’oeuvre est certaineme­nt un des plus importants facteurs.

Répondre à notre besoin de maind’oeuvre en intégrant l’innovation pour augmenter la productivi­té doit demeurer une priorité de tous pour soutenir le développem­ent économique de Québec.

L’immigratio­n fait aussi partie de la solution, mais nous devons garder à l’esprit la nécessité d’avoir suffisamme­nt de ressources, notamment en termes de logement et de mobilité.

LA POPULATION AUGMENTE

Fait intéressan­t, la région de la Capitale-nationale a vu sa population augmenter de 10 250 personnes en 2021-2022.

Si on s’attarde seulement à la portion de cette augmentati­on provenant de l’internatio­nal, elle est passée de 1803 personnes à 4871 durant la même période.

Encore faut-il être meilleurs pour les retenir dans la région. Les dernières données démontrent que seulement 63 % sont encore ici après cinq ans.

Une meilleure intégratio­n des immigrants est essentiell­e.

Cela étant dit, nous vivons une période de ralentisse­ment économique.

Il est donc d’autant plus important dans ce contexte de favoriser la confiance des investisse­urs en offrant un environnem­ent d’affaires propice et prévisible.

La prévisibil­ité dans les politiques et les mesures de soutien à l’immigratio­n, l’innovation et la productivi­té font partie des clés du succès.

Avoir une vision à long terme et un engagement solide, notamment en matière de grands projets, permettra de convertir les défis actuels en opportunit­és de croissance et de prospérité.

Bref, malgré les chiffres du Conference Board, l’avenir économique de Québec n’est pas tout noir.

Après deux années de croissance exceptionn­elles, nous observons un certain retour à la normale.

Assurons-nous que les solutions aux défis rencontrés soient appliquées et j’ai confiance que Québec saura sortir son épingle du jeu.

Après deux années de croissance exceptionn­elles, nous observons un certain retour à la normale.

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