Violence anti-femmes : l’hypocrisie des indignations sélectives
Vendredi dernier, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, des chroniqueurs locaux ont abordé le sujet de la violence conjugale.
On a réclamé, avec raison, un durcissement des peines, un meilleur accompagnement des victimes, des moyens accrus pour les maisons d’hébergement, etc. Je le redis : avec raison. Pardonnez-moi le cliché, mais s’il est vrai que le
Québec a progressé, chaque drame est bel et bien un drame de trop.
Sortons maintenant de notre carré de sable local.
La violence envers les femmes existe dans toutes les sociétés, mais à des degrés divers, notamment parce qu’elle est en relation avec la culture dominante.
CULTURE
La violence envers les femmes existe dans toutes les sociétés, mais à des degrés divers, notamment parce qu’elle est en relation avec la culture dominante.
Ce n’est pas le seul facteur, mais il est indéniable, massif, et les données disponibles ne laissent planer aucun doute là-dessus.
L’OCDE, L’UNICEF, le World Values Survey et L’OMS se sont penchés sur la question.
Il faut être prudent, car les données existantes n’ont pas été récoltées en même temps, les questions et les définitions peuvent varier, et la propension à dévoiler la vérité ou à la cacher variera aussi selon les sociétés.
Mais les données disponibles dessinent un portrait absolument irréfutable dans ces grandes lignes.
Dans le tableau-synthèse de L’OCDE compilant les données les plus récentes, les premières positions dans ce triste classement des violences infligées aux femmes appartiennent aux pays suivants : Yémen, Fidji, Papouasie–nouvelle-guinée, Bangladesh, République démocratique du Congo, Afghanistan, Maroc, Ouganda, Arabie saoudite et Liberia.
Petite parenthèse ici : les chiffres très élevés concernant le Canada s’expliquent sans doute parce que l’enquête de Statistique Canada de 2018 englobe aussi la violence psychologique et l’exploitation financière par un conjoint présent ou passé, une définition extrêmement large.
Dans plusieurs des pays de ce désolant palmarès, la femme est à risque pour des motifs comme être sortie de la maison sans permission, avoir refusé des relations sexuelles ou avoir négligé les tâches domestiques.
Et on ne parle même pas encore ici des mariages forcés, de la faiblesse des lois protégeant les femmes, de la partialité des tribunaux, etc.
Pourtant, on n’entend guère nos féministes locales s’en émouvoir.
Les avez-vous entendues dénoncer la répression féroce en Iran des femmes qui ont voulu enlever le voile obligatoire ?
Les avez-vous entendues dénoncer les tortures sexuelles, largement documentées, commises par le Hamas le 7 octobre dernier ?
COCKTAIL
Bien sûr, quand des gens de ces régions du monde viennent vivre au Canada, ils ne laissent pas leur culture au vestiaire de l’entrée.
Ici encore, entendez-vous nos féministes s’émouvoir des violences conjugales envers les femmes immigrantes chez nous, ou de l’interdiction parfois imposée aux filles de ces communautés de fréquenter des garçons d’ici, ou de s’habiller et de vivre comme elles le veulent ?
Non ou si peu. Pourquoi ? Au nom d’un raisonnement moralement perverti selon lequel ce serait alimenter « l’islamophobie » ou le « racisme » que de dire la vérité.
Le plus pitoyable est que ce cocktail d’hypocrisie, d’aveuglement volontaire et d’indignation sélective se croit progressiste.