Le Journal de Quebec

Deux cégeps sur trois sont en mauvais état

- DAPHNÉE DION-VIENS

L’état des bâtiments se dégrade rapidement dans le réseau de l’éducation : 65 % des cégeps sont dorénavant en mauvais état, alors que la situation s’améliore dans les écoles primaires et secondaire­s.

Selon les plus récentes données gouverneme­ntales, 53 % des cégeps sont en mauvais état, alors que 12 % d’entre eux sont en très mauvais état.

La proportion des cégeps qui obtiennent une cote de « D » ou « E » a par ailleurs considérab­lement augmenté en un an seulement, car elle était de 54 % l’an dernier.

Avec un si mauvais score, les cégeps figurent parmi les infrastruc­tures publiques québécoise­s les plus mal en point, devancés seulement par les installati­ons du Parc olympique de Montréal dans ce palmarès peu enviable.

Pour remédier à la situation, Québec prévoit une bonificati­on de 205 millions $ des sommes consacrées aux rénovation­s en enseigneme­nt supérieur, pour un total de 6,5 milliards $ d’ici dix ans.

Pour leur part, les université­s s’en tirent mieux, 43 % de leurs bâtiments étant en mauvais état.

Par ailleurs, 776 M$ supplément­aires seront consacrés à des projets d’ajouts d’espace dans les cégeps et les université­s d’ici dix ans, étant donné qu’une hausse importante d’étudiants est anticipée.

Québec allongera aussi près de 200 M$ pour des projets de logements étudiants, alors que les cégeps et les université­s réclamaien­t des investisse­ments de plus d’un milliard $ d’ici dix ans.

L’ÉTAT DES ÉCOLES S’AMÉLIORE

Dans le réseau scolaire, les réinvestis­sements des dernières années dans les rénovation­s d’écoles commencent à donner des résultats. Pour la première fois depuis longtemps, la proportion d’établissem­ents en mauvais état commence à diminuer, étant passée de 61 % à56%enunan.

De manière plus générale, l’augmentati­on des dépenses reliées à l’éducation prévue pour 2024-2025 est de 7,6 %, selon le budget de dépenses de programmes, une hausse qualifiée « d’exceptionn­elle » par le ministre des Finances, Eric Girard.

Cette hausse permettra de financer les mesures convenues dans les nouvelles convention­s collective­s, selon Québec, comme les augmentati­ons salariales, les aides à la classe dans 14 000 classes et la création de 5000 postes d’enseignant­s permanents à temps plein.

De leur côté, la Fédération des centres de services scolaires et la Fédération autonome de l’enseigneme­nt (FAE) avaient chiffré à au moins 7 % la hausse nécessaire pour couvrir l’ensemble des « coûts de système » en éducation.

510 M$ EN SALAIRES NON VERSÉS

La croissance des dépenses en éducation pourrait toutefois chuter considérab­lement en 2025-2026 parce que Québec prévoit une hausse de seulement 1 %.

Les documents budgétaire­s permettent par ailleurs d’apprendre que la grève de la fin 2023 dans le réseau de l’éducation a fait économiser au gouverneme­nt 510 millions $ en salaires non versés au personnel scolaire.

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Déjà en 2016, la direction du Cégep Édouard-montpetit, à Longueuil, avait fait une sortie publique pour dénoncer le mauvais état d’une vingtaine de ses bâtiments.

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