Ouverture cacophonique de la bibliothèque
Des citoyens qui attendaient à la porte ont fait leur entrée sous un tonnerre de bruit de 200 employés en grève
La bibliothèque Gabrielle-roy a accueilli ses premiers usagers depuis 2019 dans la cacophonie, hier à Québec.
Environ 200 employés en grève dans les bibliothèques de Québec se sont massés sur la voie publique pour faire entendre leurs revendications de manière pacifique, mais dans le bruit.
Alors qu’une quinzaine de citoyens attendaient fébrilement l’ouverture des portes sur le coup de 13 h, ces derniers ont dû subir le son assourdissant des trompettes, des crécelles et des casseroles, avant de pouvoir s’introduire dans l’édifice revampé.
Les grévistes réunis à l’extérieur n’ont pas bloqué le passage aux visiteurs, certains au contraire prenant soin de leur indiquer le chemin, ni perturbé les opérations à l’intérieur.
SERVICE RÉDUIT
« J’attendais impatiemment [la] réouverture », a lancé un des curieux sur place, Gilles Groleau, 73 ans, qui ne s’en faisait pas trop avec le bruit des manifestants. « Je pense que leurs demandes sont justifiées », a-t-il émis.
La réfection majeure de l’emblématique bibliothèque du quartier Saint-roch a duré plusieurs années et a coûté 43,3 millions $.
En raison des moyens de pression, les heures d’ouverture sont réduites et certains services ne sont pas disponibles. Le débrayage a également entraîné l’annulation des festivités d’ouverture, ce qui coûtera 60 000 $ aux contribuables.
« C’est important d’être présent et d’être nombreux pour que les gens prennent conscience du travail qu’on fait parce qu’effectivement, plusieurs gens pensent qu’être commis, c’est de prêter des livres. Mais ce n’est pas que ça », plaide Patricia Milo, une syndiquée, qualifiant de « vraiment ridicules » les salaires
MÉCONTENTEMENT
Les 240 travailleurs syndiqués sont en grève depuis le 1er mars après avoir rejeté à 73 % l’offre finale bonifiée de leur employeur, l’institut canadien de Québec (ICQ).
« On est là pour manifester notre mécontentement face au fait de ne pas avoir de nouvelles [de l’employeur] et d’être sans convention collective depuis le 31 décembre 2022 », a expliqué Édith Charland, qui est membre du comité de négociation.
Contrairement à ce que laisse entendre le syndicat, L’ICQ affirme que le canal de communication est ouvert.
« Les discussions se poursuivent. Nous souhaitons un règlement à la satisfaction des deux parties impliquées », a commenté Mélisa Imedjdouben, directrice des communications et de la vie organisationnelle.
Les négociations achoppent notamment sur la question du rattrapage salarial, selon Édith Charland. Elle affirme que les syndiqués ont 2 $ de l’heure d’écart avec leurs collègues qui travaillent pour la Ville et que cet écart est encore plus important avec d’autres municipalités.