Un « désastre » de relations publiques
La photo retouchée de Kate ébranle la confiance dans les informations diffusées par le palais de Kensington
LONDRES | (AFP) La presse britannique s’est montrée plutôt clémente hier envers la princesse Kate, mais la photo retouchée dont elle s’est attribué la responsabilité est un désastre en termes de communication, qui jette la suspicion sur les informations diffusées par le futur couple royal.
La publication dimanche d’une photo de la princesse de Galles, tout sourire et entourée de ses enfants pour la fête des Mères, devait mettre un terme aux rumeurs et spéculations sur son absence de la vie publique depuis près de deux mois après une lourde opération de l’abdomen.
Mais la découverte de multiples retouches sur ce cliché, son retrait par cinq des plus grandes agences de presse qui l’avaient publié, et les plates excuses de Kate, qui a endossé la responsabilité en disant « s’essayer à l’édition », ont eu l’effet complètement inverse.
Cette opération du palais de Kensington est un « PR disaster », un désastre de relations publiques, a résumé le Daily Mail hier en une.
La presse britannique se montre plutôt compréhensive envers Kate et William, couple star de la monarchie.
« Fichez-lui la paix », a lancé notamment le tabloïd The Sun, en dénonçant une « campagne de harcèlement ».
Mais la confiance dans les informations transmises par le palais de Kensington semble désormais ébranlée.
« Dans le contexte actuel, toute manipulation d’une image, même mineure et sans intention d’induire en erreur, peut éveiller des soupçons », estime Chris Morris, directeur du site de vérification Full Fact.
« Les théories du complot émergent quand il y a un vide informationnel », ajoute-t-il, dans lequel les internautes n’ont pas tardé à s’engouffrer.
Sur le réseau social X (ex-twitter), ils spéculent par exemple sur le fait que le visage de la princesse aurait été copié-collé d’une couverture de Vogue , afin de dissimuler l’impact de sa maladie, dont on ne connaît pas la nature, ou même son absence.
PAS NOUVEAU
Pourtant, la manipulation de portraits royaux n’est pas tout à fait nouvelle : au siècle dernier, le photographe officiel des Windsor, Cecil Beaton, avait l’habitude d’apporter des retouches pour obtenir le cliché parfait, rappelle le biographe royal Hugo Vickers dans le Telegraph.
Plus récemment, le portrait de Noël 2023 de la famille de Galles, ou une photo de la reine Élisabeth II et de son mari Philip en 2020, affichaient certaines incohérences — un doigt manquant, une jambe en trop — sans que le public s’en émeuve.