STACE achetée par un groupe d’investisseurs québécois
La transaction englobe notamment l’usine de Saint-augustin-de-desmaures
Un groupe d’investisseurs réunis au sein d’une nouvelle société, du nom de Novolecs Solutions électriques innovantes, vient de racheter l’usine de STACE, à Saint-augustin-de-desmaures, de même que l’ensemble des activités et de la propriété intellectuelle du groupe, au bord de la faillite.
L’ensemble de l’opération de rachat avoisine les 13 millions $, a précisé le syndic au dossier, Jean Gagnon, de Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT). Et de cette somme, selon les documents signés devant notaire lundi, les anciennes installations de Saint-augustin Canada Electric inc. (STACE), en banlieue de Québec, ont été rachetées pour 8 415 000 $.
Située au 75, rue d’anvers, la propriété de 44 000 m2 de superficie comprend l’ancienne usine que STACE avait rachetée de GE Canada en 2015. L’entreprise américaine s’y était installée en 1977, dans la mouvance des grands travaux d’hydro-québec, avant de plier bagage.
Novolecs reprend l’ensemble des activités et ententes de service que STACE avait développées au cours des années. Sa spécialité demeurera la conception et la fabrication d’équipements électriques (basses et moyennes tensions) destinés à une panoplie de clients, dont Hydro-québec, qui exploitent des centrales hydrauliques, thermiques, solaires et éoliennes, au Canada, aux États-unis et en Europe, principalement.
« C’était important de sécuriser nos équipes en place, une expertise qu’on ne pouvait tout simplement pas laisser aller sans tout tenter pour maintenir cette usine en activité, affirme le nouveau PDG de l’entreprise, Sébastien Arcand. Nous avons fait l’annonce du rachat de l’usine à la trentaine d’employés restants hier. Je peux vous dire qu’il y avait du soulagement dans l’air. Ç’a été une très belle journée. »
LOURDEMENT ENDETTÉE
Pour mémoire, STACE a déposé il y a deux semaines un avis d’intention de présenter une proposition à ses créanciers, en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.
Selon les documents déposés en Cour supérieure, l’entreprise de l’homme d’affaires Normand Lord fait face à des dettes de 74 M$. La BMO est la plus importante des 274 créancières, avec un manque à gagner de 65 M$.
Nous annoncions lundi que les repreneurs de STACE avaient contracté ces derniers jours trois hypothèques commerciales totalisant 10,5 M$ auprès de la Banque de développement du Canada et d’investissement Québec. Quelque 80 % de cette somme aura donc servi aux rachats de l’usine de la banlieue de Québec.
PAS D’INTÉRÊT POUR MATANE
Pour l’heure, l’usine de Matane en Gaspésie demeure à vendre et la direction de Novolecs ne prévoit pas s’en porter acquéreur.
Il en va de même des activités de conception et de construction de parcs solaires qu’avait lancées l’entreprise en France. L’entité demeure aujourd’hui sous contrôle judiciaire.
Les deux principaux actionnaires de Novolecs sont Pascal Dupuis et la société d’investissement Plant-e Corp. Le premier est président de JR Mécanique et Solution Industrielle MJR, deux entreprises de mécanique industrielle de la Montérégie.
Pour sa part, Plant-e Corp est une société d’investissement de Montréal, dirigée par les hommes d’affaires Pierre Plante et Pierre Perreault, fondateur de Disnat. Ses activités de grossiste en électricité se chiffrent à six térawatts-heures par an.