Le Journal de Quebec

Le roi Henry déménage son trône à Baltimore

- Stephane Cadorette stephane.cadorette@ quebecorme­dia.com

Il y a le yin et le yang, les frites et le ketchup, la bière et les terrasses. À cette liste de choses qui se marient naturellem­ent, il faut désormais ajouter Derrick Henry et les Ravens de Baltimore.

Le robuste porteur de ballon, qui a terrorisé la NFL depuis 2016 avec les Titans du Tennessee, est devenu libre comme l’air et s’est entendu avec les Ravens pour les deux prochaines saisons, à raison de 16 millions $.

Pour cette équipe tout près d’aspirer aux grands honneurs, il s’agit potentiell­ement du geste qui va l’aider à franchir le dernier pas.

Cette associatio­n est tellement naturelle. Les Ravens ont d’ailleurs tenté d’obtenir Henry l’automne dernier par voie de transactio­n, mais les pourparler­s avec les Titans ont échoué. Voilà que celui qui est surnommé « le roi Henry » débarque à Baltimore, fort de gains de 9502 verges au sol en carrière, dont 1167 la saison dernière.

PAS UN LUXE

Les Ravens sont toujours dominants au sol, mais les prouesses du quart-arrière Lamar Jackson faussent la donne. Depuis 2019, c’est lui qui a terminé chaque saison comme meneur de l’équipe par la course.

Personne ne va nier son talent fou, mais ce n’est pas une situation normale ni souhaitabl­e pour sa durabilité à long terme.

Henry est exactement le genre de joueur qui peut lui fournir un répit à ce chapitre, tout en cadrant parfaiteme­nt avec la philosophi­e physique qui colle typiquemen­t à la peau des Ravens.

Dans les dernières années, cette équipe a encaissé son lot de blessures dans le champ arrière, si bien qu’aucun porteur de ballon n’a gagné plus de 1000 verges au sol depuis Mark Ingram en 2019.

Certains diront que Henry a beaucoup de millage au compteur. C’est vrai, considéran­t sa moyenne de 306 portées lors des cinq dernières saisons. Il vient aussi de franchir la barre souvent fatidique des 30 ans chez les porteurs de ballon. Il n’a toutefois pas laissé paraître trop de signes d’usure la saison dernière.

Avec les Ravens, il sera bien appuyé par un groupe de porteurs qui contribuen­t tous. C’est sans parler du fait que la simple menace de Lamar Jackson force les défenses à rester sur les talons. Il ne sera plus l’unique point central de l’attaque, ce qu’il était devenu au Tennessee.

Pour les Ravens, c’est une couche de pression de moins sur les épaules de Lamar Jackson et le tandem deviendra un véritable cauchemar pour les défenses adverses. Cette équipe, déjà parmi les plus physiques de la NFL, devient carrément l’intimidatr­ice dans la cour d’école.

C’est donc le party des porteurs de ballon dans le présent marché des joueurs autonomes, après des années de vaches maigres.

ANNÉE FASTE

Pas moins de 12 d’entre eux ont changé d’équipe. En plus des gros noms de la veille comme Saquon Barkley (Eagles), Josh Jacobs (Packers), Tony Pollard (Titans), D’andre Swift (Bears) et Austin Ekeler (Commanders), voilà que Joe Mixon passe des Bengals aux Texans. Aaron Jones a pour sa part fait suer les partisans des Packers en se joignant aux rivaux éternels, les Vikings.

Il s’agit là aussi de deux excellente­s opportunit­és de briller. Les Texans, une équipe en pleine ascension, devaient s’améliorer quant au jeu au sol. En Joe Mixon, ils obtiennent un joueur capable d’un impact au sol et par les airs.

Les porteurs de ballon ne sont plus au sommet de la montagne comme il y a quelques décennies, mais ils ne sont pas morts après tout.

 ?? ??
 ?? ?? Derrick Henry, ici dans l’uniforme des Titans du Tennessee, s’est entendu avec les Ravens pour les deux prochaines saisons, à raison de 16 millions $.
Derrick Henry, ici dans l’uniforme des Titans du Tennessee, s’est entendu avec les Ravens pour les deux prochaines saisons, à raison de 16 millions $.

Newspapers in French

Newspapers from Canada