« Une véritable fortune » dépensée par l’état pour diverses ressources
Le dossier Jacques Delisle occupera une place de choix dans les annales judiciaires du Québec, notamment en raison des ressources faramineuses déployées par l’état, du jamais-vu selon plusieurs avocats qui rappellent toutefois qu’il s’agit là du prix de la démocratie et de la justice.
« C’est une véritable fortune qui a été dépensée par l’état pour essayer de démontrer la culpabilité de Jacques
Delisle pendant toutes ces annéeslà », observe l’avocat criminaliste Jeanpierre Rancourt.
Les juges, les procureurs de la Couronne, le personnel de la cour, les experts entendus, dont certains étaient venus d’europe, toutes ces ressources viennent évidemment avec un coût important pour l’état.
« Mais, ils n’avaient pas le choix, M. Delisle n’a jamais voulu régler autrement avant aujourd’hui. Il n’a jamais voulu admettre rien ni témoigner. La Couronne n’avait pas le choix de faire appel, d’aller en Cour suprême », analyse Me Rancourt.
LE PRIX DE LA JUSTICE
Or, l’ensemble de ces démarches jusqu’à la révision ministérielle, bien « qu’inhabituelles et inédites » mises bout à bout, représentaient le droit le plus strict de l’accusé à une défense pleine et entière, convient Me René Verret.
« M. Delisle avait des droits. Il avait le droit d’aller devant la Cour d’appel et la Cour suprême. Et il ne faut pas oublier qu’il a eu gain de cause lors de sa révision par le ministre », rappelle l’avocat de la défense, qui a longtemps travaillé en couronne et qui a lui-même mené plusieurs procès d’importance.
C’est là, selon Me Rénald Beaudry, le coût de la justice que l’on a choisi de se donner en tant que société.
« C’est particulier, après une aussi grande saga, qu’un individu plaide coupable, mais c’est le prix de la démocratie et de la justice », insiste l’avocat de plus de 40 ans de carrière, qui considère l’affaire Delisle comme du jamais-vu.