Le Journal de Quebec

« C’est un homme triste »

Des gens du quartier où demeure Jacques Delisle souhaitent qu’on le laisse tranquille

- JEAN-PHILIPPE GUILBAULT

La volonté de l’ex-juge Jacques Delisle de plaider coupable à une accusation encore inconnue dans le dossier de la mort de sa femme suscite une petite onde de choc dans le quartier Sillery qu’il habite depuis de nombreuses années.

Les résidents du secteur croisent encore régulièrem­ent l’ex-juge Delisle sur l’avenue Maguire, notamment, où il fait son épicerie.

Depuis sa remise en liberté en 2021, Jacques Delisle a repris ses habitudes dans le quartier.

Plusieurs concitoyen­s, bien au fait de ses péripéties judiciaire­s, ont toutefois été surpris hier de ce dernier revirement.

La propriétai­re de la Boutik Suisse, Odile Bouchard, connaît la famille Delisle « depuis longtemps », bien avant la mort de Nicole Rainville.

Elle a appris la volonté de l’ex-juge de plaider coupable de la bouche du Journal.

« Au début de toute l’histoire, on en entendait beaucoup parler parce que j’ai des avocats et des juges comme clients, mais maintenant je n’en avais pas entendu parler, zéro. »

« Je les estime beaucoup », assuret-elle en parlant de la famille Delisle.

« Personne ne critique ou ne fait de commentair­es [dans le quartier]. Tout le monde voit que c’est un homme qui est fini », raconte-t-elle.

« UN HOMME TRISTE »

Sous le soleil, les habitués de la rue commercial­e avaient chacun leur opinion sur « l’affaire Jacques Delisle » et une forme de sympathie s’est rapidement dégagée des témoignage­s faits au Journal.

« Je le saluais [sur la rue], mais la majorité des gens ne le saluait même pas. Tu te sens mis à l’écart, c’est une autre sorte de prison », croit pour sa part Claire, qui habite Sillery depuis plus de 20 ans. « C’est un homme triste. »

La femme était accompagné­e de Réjeanne qui habite également le quartier de la haute-ville de Québec depuis de nombreuses années.

« Je trouverais ça bien correct qu’ils le laissent tranquille à l’âge qu’il a », estime cette dernière.

Une opinion partagée par Lucie et Lina, croisées dans un stationnem­ent au coin de l’avenue Maguire et du chemin Saint-louis.

« À 88 ans, il est temps de passer à autre chose et de le laisser tranquille », tranche cette dernière.

IL HABITE TOUJOURS DANS LE CONDO

Le drame qui a coûté la vie à la femme de Jacques Delisle s’est déroulé dans leur condo du Boisé des Augustines, un important complexe immobilier situé au coeur du quartier Sillery.

Le matin du 12 novembre 2009, Nicole Rainville a été retrouvée morte, dans le condo conjugal, par son mari. L’ex-juge soutenait alors qu’elle s’était enlevé la vie.

Après un séjour de neuf ans en prison au terme de son premier procès où il a été trouvé coupable de meurtre, l’ex-juge est retourné vivre dans leur appartemen­t.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? L’ex-juge Jacques Delisle demeure toujours dans le condo conjugal du Boisé des Augustines, sur le chemin Saintlouis, dans le quartier Sillery, à Québec. Sa femme, Nicole Rainville, avait été retrouvée morte dans le condo le matin du 12 novembre 2009.
PHOTO STEVENS LEBLANC L’ex-juge Jacques Delisle demeure toujours dans le condo conjugal du Boisé des Augustines, sur le chemin Saintlouis, dans le quartier Sillery, à Québec. Sa femme, Nicole Rainville, avait été retrouvée morte dans le condo le matin du 12 novembre 2009.

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