Le Journal de Quebec

Il n’y a plus de femmes au Canada !

- richard.martineau@quebecorme­dia.com

Vous trouvez qu’on s’énerve trop le poil des jambes avec le wokisme ?

Que c’est juste un trip de jeunes, comme les tuques, les tatouages et les anneaux dans le nez ?

Que dans deux ans, plus personne ne va parler de ça?

Comme les cassettes huit pistes et le disque de Noël de Bündock ?

Eh bien, ravisezvou­s.

La fièvre est maintenant rendue à la Cour suprême. Le plus haut tribunal du pays.

« INDIVIDU AVEC UN VAGIN »

C’est le National Post qui a sorti cette nouvelle hier.

En 2017, un homme de Vancouver a été condamné pour avoir agressé sexuelleme­nt une femme fortement intoxiquée qu’il avait amenée chez lui afin, dit-il, de « l’aider ».

La femme dit que l’homme lui a enlevé son pantalon et l’a violée pendant qu’elle était inconscien­te dans son lit, alors que l’homme dit que c’est la femme qui avait enlevé son pantalon, qu’il l’a secouée, car il voulait la réveiller, et qu’une fois la femme revenue à ses sens, elle a paniqué et s’est mise à courir partout dans la maison, car elle a cru – faussement – qu’il avait profité d’elle pendant qu’elle cuvait son vin.

Bref, un cas de « il dit/elle dit ». L’affaire s’est retrouvée en Cour suprême.

La juge Sheilah Martin de la Cour suprême a maintenu la condamnati­on du tribunal de première instance, mais a tenu à dire dans son énoncé que l’utilisatio­n du mot « femme », dans le jugement original (« n’importe quelle femme sait quand un homme entre son pénis dans son vagin »), était « malheureus­e » et « portait à confusion », et qu’on aurait dû utiliser l’expression plus appropriée de « personne avec un vagin ».

Cela, même si aucune des deux personnes impliquées dans cette histoire n’était transgenre !

On parle ici d’un homme biologique et d’une femme biologique.

Qu’importe : pour la juge Sheilah, même si la victime était une femme qui se définissai­t elle-même comme femme, on aurait dû parler d’elle en disant « une personne avec un vagin » !

Yep.

On est rendu là, les amis.

La plus haute cour du pays dit qu’on devrait remplacer le mot « femme » par l’expression « personne avec un vagin ».

Ça, c’est ce qu’on appelle woke de chez woke.

Plus woke que ça, tu as une affiche autographi­ée de Marie-louise Arsenault dans ton bureau.

LE CANADA DE JUSTIN TRUDEAU

Ce qui nous amène à la question quiz de la semaine : qui a nommé Sheilah Martin à la Cour suprême ? Réponse : Justin Trudeau.

Celui-là même qui a dit qu’il ne fallait pas dire « mankind » (humanité) mais « peoplekind », un terme qu’il disait plus inclusif.

Qui s’assemble se rassemble, comme dit l’autre.

Alors la prochaine fois que quelqu’un vous dira que le wokisme est une mode inoffensiv­e qui ne fait triper que trois pelés et deux tondues de L’UQAM et de Concordia, montrez-lui la présente chronique.

Non seulement le virus s’est-il échappé du laboratoir­e, mais il fait des ravages dans les musées, les institutio­ns de haut savoir, les organismes de recherche et, maintenant, à la Cour suprême.

Justin Trudeau n’a pas seulement fait du Canada un pays « postnation­al ».

Il en a fait un asile.

La Cour suprême dit qu’on devrait remplacer « femme » par « personne avec un vagin » !

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