Le PM pointe du doigt le ralentissement économique pour expliquer le manque à gagner Le déficit de 11 milliards $ est « raisonnable », juge Legault
Le déficit record en chiffres absolus de 11 milliards $ est « raisonnable », juge François Legault.
Au lendemain du dévoilement de son budget, le premier ministre a minimisé l’ampleur du manque à gagner dans les coffres de l’état.
Même si le déficit de 11 milliards $ est le plus élevé de l’histoire du Québec en chiffres absolus, après le versement au Fonds des générations, François Legault a tenu à rappeler que plusieurs gouvernements avant lui ont présenté un trou représentant plus de 1,5 % du PIB.
Un niveau qu’il ne juge pas disproportionné. « Je pense que c’est quelque chose de raisonnable », a affirmé le premier ministre.
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
Il estime qu’il faut tenir compte de la conjoncture économique pour juger de l’ampleur du déficit.
« Il y a un ralentissement économique, il y a une situation spéciale chez Hydroquébec à cause des niveaux d’eau qui nous fait perdre un milliard de dollars, on est en train de redresser les deux réseaux importants [de la santé et de l’éducation] et pour ça, il faut aussi investir », a-t-il insisté.
CONTINUER DE BAISSER LES IMPÔTS
François Legault défend bec et ongles la baisse d’impôt qu’il a offerte aux Québécois après les dernières élections.
« C’était nécessaire de le faire à cause de l’augmentation du coût de la vie », a-t-il martelé, en mêlée de presse à l’assemblée nationale.
À l’origine, la promesse caquiste de réduire le fardeau fiscal des citoyens de deux points et demi était étalée sur dix ans.
Sans réitérer son engagement, le premier ministre a vanté cette stratégie.
« Je pense qu’on doit effectivement regarder pour continuer à [baisser] dans un troisième mandat les impôts des Québécois. »
François Legault promet de faire le ménage dans les dépenses du gouvernement et de réduire la bureaucratie pour renflouer les coffres, mais il n’est pas question de mettre des fonctionnaires à la porte.
La réduction par attrition du personnel administratif lors des départs à la retraite sera suffisante, selon François Legault.
LA SÉCHERESSE AUGMENTE LE DÉFICIT
Ce qui plombe la santé financière du Québec, c’est notamment la baisse des dividendes d’hydro-québec qui s’explique par le manque de pluie.
La sécheresse de l’an dernier a fait baisser le niveau des bassins d’eau servant à produire de l’électricité, réduisant ainsi les exportations d’énergie. La conséquence : les coffres publics ont été privés de 1,5 milliard $.
Le premier ministre a confiance que la société d’état ne sera pas affectée outre mesure par les aléas de la nature d’ici le retour à l’équilibre budgétaire.
« Ce qu’on m’explique à Hydro-québec, c’est que, depuis longtemps, il y a toujours une année ou deux où il y a moins d’eau, puis que ça amène une correction importante. On me dit que ça existait même avant les changements climatiques, mais je ne pense pas qu’on puisse anticiper, pour les cinq prochaines années, une perte de revenus d’un milliard par année ».
« L’ANNÉE DERNIÈRE, ON A FAIT UN CHOIX STRATÉGIQUE AVEC LEQUEL ON VIT BIEN AUJOURD’HUI, C’EST-À-DIRE DE RÉDUIRE LES IMPÔTS POUR 4,6 MILLIONS DE QUÉBÉCOIS » – François Legault, premier ministre du Québec