Une pause justifiée pour le tramway
Le budget du projet avait presque triplé
Absence d’acceptabilité sociale et de soumissionnaires aux appels d’offres, explosion des coûts : il y avait suffisamment de voyants rouges avec le projet de tramway de Québec pour justifier « un temps d’arrêt », considère le ministre Jonatan Julien.
Confronté par les partis d’opposition lors de l’étude des crédits provisoires 20242025, le ministre responsable de la région de la Capitale-nationale a martelé que la mise sur pause du projet de tramway était « la décision responsable » à prendre en novembre dernier.
Non seulement le projet avait « triplé de budget », en passant de 4 à 12 ou 13 milliards $, mais il bénéficiait de « très peu d’acceptabilité sociale », a rappelé le ministre Julien.
Aussi, quelques jours avant que le gouvernement décide de commander une analyse sur la mobilité à CDPQ Infra (livrable en juin), « zéro soumissionnaire » avait levé la main pour construire les infrastructures du tramway, ce qui aux yeux du gouvernement, avait représenté un « premier voyant jaune ou rouge », a relaté M. Julien.
« Mais on n’a pas abandonné cette volonté ferme et claire de faire un réseau structurant pour la capitale nationale. On y croit. On y croit ardemment », a assuré le ministre.
CONSULTATION EN LIGNE
Il était toutefois hors de question d’y aller « coûte que coûte », a répondu M. Julien au chef libéral par intérim Marc Tanguay, qui venait de lui reprocher de ne pas être conscient « des retards économiques causés par leur décision de stopper le tramway » à Québec, comme l’a déploré la Chambre de commerce et d’industrie de Québec dans la foulée du budget provincial.
La ministre des Transports et de la Mobilité durable Geneviève Guilbault, qui s’est également prêtée à l’exercice d’étude des crédits provisoires, hier, a confirmé que CDPQ Infra tiendra compte de la consultation en ligne sur la mobilité lancée à la fin février. Sur plus de 50 000 questionnaires reçus, difficile de quantifier le nombre réel de participants, puisqu’une même personne peut remplir le questionnaire plus d’une fois.
Mme Guilbault a précisé au député solidaire Etienne Grandmont que les questionnaires provenant d’une même adresse IP, envoyés à quelques minutes d’intervalle et avec les mêmes réponses « seront éliminés ».