L’agaçant pleurnichage des élus municipaux
Voici une chronique que je rangerais dans la catégorie : j’ai-envie-de-péterun-plomb-non-je-meretiens-et-puis-non-jele-pète-et-tant-pis.
On dirait qu’il ne se passe pas une journée, ces tempsci, sans qu’un élu municipal nous annonce qu’il part.
Ce serait trop dur, paraît-il.
Attendez, j’ai besoin qu’on m’explique.
SÉRIEUSEMENT ?
Les dernières élections municipales au Québec eurent lieu le 7 novembre 2021, il y a moins de trois ans.
À l’époque, beaucoup s’étaient réjouis du grand nombre de femmes et de jeunes élus.
Du renouveau, de la relève, des profils plus diversifiés, blablabla.
Depuis, c’est une cascade de départs volontaires, et on ne parle pas ici de gens qui, avec vingt ans de politique dans le corps, ressentent une compréhensible lassitude.
On parle de gens fraîchement élus qui partent en invoquant des motifs qui me mettent de très, très mauvaise humeur.
Beaucoup, beaucoup de méchancetés sur les réseaux sociaux contre monsieur le maire ou madame la mairesse.
Hon ! Vous découvrez le phénomène ? Vraiment ? Vous n’utilisiez pas les réseaux sociaux avant ? Vous ne saviez pas ?
Quoi, ces gens étaient gentils jusqu’à ce que vous arriviez ?
On vous critique souvent et durement.
Quoi, vous ne saviez pas que la vie démocratique est fondée — c’est son essence même — sur l’expression des désaccords ?
Les nombreuses activités le soir et les fins de semaine minent votre vie de famille.
Mais vous aviez des enfants avant la politique. Et vous n’avez même pas un mandat derrière vous !
Un hurluberlu assiste à chaque séance du conseil municipal depuis des années, connaît les règlements mieux que vous, vous cherche des poux.
Vous ne saviez pas que c’est courant ? Vous n’aviez pas pris le temps d’assister à des séances du conseil ?
Les municipalités exercent plus de responsabilités qu’avant et ont des budgets limités parce que les gens n’aiment guère les hausses de taxes.
Vous ne saviez pas ? Vous ne vous étiez pas renseigné avant ?
En politique municipale, vous êtes davantage laissé à vous-même, vous n’avez pas un entourage rémunéré qui vous soutient, comme c’est le cas pour les élus provinciaux et fédéraux.
Ne me dites pas que vous l’avez appris une fois élu ?
Vous vous êtes présenté seul à la mairie ou pour un siège de conseiller, et donc, sans une majorité au conseil, vos projets n’avancent pas.
Quoi, vous n’y aviez pas pensé ? Vous êtes une femme. Vous trouvez qu’il y a encore bien des mentalités sexistes.
Mais pourquoi le milieu politique serait-il si différent des autres ? Les humains y sont les mêmes, non ?
EGO
Se pourrait-il, cher ex-élu(e), que vous n’étiez tout simplement pas fait pour la politique, un monde dur avant vous et qui restera dur après vous ?
Et se pourrait-il que, dans cette formidable relève, il y ait des gens trop sensibles, plus qu’avant en tout cas, qui auraient dû réfléchir davantage avant de plonger au lieu d’écouter leur ego ?
Se pourrait-il que, dans cette formidable relève, il y ait des gens trop sensibles, plus qu’avant en tout cas, qui auraient dû réfléchir davantage avant de plonger au lieu d’écouter leur ego ?