Séparée de sa fille depuis 6 ans
Une mère d’origine congolaise tente de faire venir son enfant au pays, en vain
Une mère de famille originaire de la République démocratique du Congo et qui vit à Rimouski depuis 2019, implore Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada d’accélérer le processus de demande de résidence permanente de sa fille de 8 ans, qu’elle tente de faire venir au pays depuis 5 ans.
Hélène Omba Tadimandja, 29 ans, est arrivée au Canada en 2019. Depuis son arrivée, elle travaille en tant que préposée aux bénéficiaires. Elle tente depuis ce temps de faire venir sa fille qui a aujourd’hui 8 ans. Elle avait 2 ans la dernière fois qu’elles se sont vues.
« Cela fait presque cinq ans que j’ai débuté les démarches d’immigration pour que ma fille soit en mesure de me rejoindre au Canada et je n’ai toujours aucune réponse d’immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) », confie la mère, incapable de retenir les sanglots.
La jeune mère de famille, qui était infirmière dans son pays, participait à une marche pacifique pour les droits civils au moment où sa vie a basculé.
RÉFUGIÉE
Une marche qui ne plaisait pas au gouvernement en place. Selon Mme Tadimandja, les autorités policières du Congo tiraient sur les manifestants. Elle s’est donc enfuie pour rentrer chez elle.
« On était recherchés puisque nous étions sortis à la rue pour faire la marche et réclamer nos droits, relate-t-elle. En retournant chez moi [la maison était en] désordre et il n’y avait plus personne. Ma mère, mes deux frères et ma fille n’étaient plus là ».
Elle est allée se réfugier à l’église, où se trouvaient d’autres participants à la marche. Elle a pu quitter le pays grâce à l’aide d’un prêtre.
Elle a été détenue à l’île Maurice pendant un an, avant d’être accueillie par le Canada en tant que réfugiée. Depuis, elle vit dans l’attente de revoir sa fille, Kenaya Kungo Ngoma, qui vit toujours en République démocratique du Congo sous la garde d’un membre de la famille. Le père de l’enfant ne fait plus partie de leur vie.
DÉSEMPARÉES
« La situation m’angoisse au plus haut point et je suis malheureuse. J’ai mal à l’estomac, je fais de l’insomnie et ma vie est en suspens en attendant une réponse, souffle la mère. Je suis désespérée et lorsque je parle avec ma fille, elle pleure, car elle veut que nous soyons réunies et elle m’accuse de l’avoir abandonnée ».
Accompagnée par une professionnelle en immigration, Mme Tadimandja a également fait une demande de visa de résident temporaire pour sa fille en attendant la décision finale, mais aucune réponse n’a encore été transmise.
Selon IRCC, le dossier de Mme Tadimandja a été modifié en décembre dernier, puisque son ex-conjoint ne faisait plus partie de la demande. L’organisation indique que ce dossier comprend des particularités uniques « hors de leur contrôle » et que tout est fait « pour les réunir le plus tôt possible ».