Le Journal de Quebec

Poutine vante ses armes nucléaires

Il juge toutefois qu’« il n’y a jamais eu une telle nécessité » de les utiliser dans le conflit contre l’ukraine

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MOSCOU | (AFP) Le président russe, Vladimir Poutine, a vanté, hier, l’armement nucléaire de son pays, le jugeant « plus avancé » que celui des États-unis et assurant que son arsenal était toujours « prêt » à une guerre nucléaire.

L’occident a régulièrem­ent accusé le président russe d’user de menaces voilées à ce sujet, notamment quant à l’utilisatio­n de ces armes en Ukraine.

« Des triades, seuls les Américains et nous en avons vraiment. Et là, nous sommes beaucoup plus avancés. Toute la composante nucléaire est plus moderne chez nous », a-t-il affirmé dans un entretien à la télévision russe, à l’approche du début, demain, de l’élection présidenti­elle, qui devrait voir sa réélection triomphale en l’absence d’une réelle opposition.

Poutine a ajouté que son pays était « prêt » à un conflit nucléaire, mais qu’il n’avait jamais songé à utiliser de telles armes en Ukraine.

« Il n’y a jamais eu une telle nécessité », a-t-il assuré, soulignant que la doctrine militaire russe prévoyait l’usage de l’arme ultime si l’existence de la Russie était menacée ou en cas « d’atteinte à notre souveraine­té et à notre indépendan­ce ».

« Nous n’avons vu aucune raison d’ajuster notre propre posture nucléaire ni aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine », a réagi la porte-parole de la Maison-blanche, Karine Jean-pierre.

AGRESSION QUI NE FAIT PAS PEUR

Le président russe a également réagi pour la première fois aux propos de son homologue français, Emmanuel Macron, qui a dit le 26 février « ne pas exclure » l’envoi de troupes occidental­es en Ukraine.

« S’il s’agit de contingent­s militaires officiels de pays étrangers, je suis certain que cela ne changera pas la situation sur le champ de bataille. C’est le plus important, tout comme l’envoi d’armes ne change rien », a répondu le maître du Kremlin.

« Personne n’a peur de vous ici », lui a de son côté lancé par médias interposés le président lituanien, Gitanas Nauseda, réagissant à l’agression violente commise la veille en Lituanie contre Léonid Volkov, ex-bras droit en exil de l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison en février.

Les services de renseignem­ent de cet État balte ont attribué de manière « probable » cette agression à Moscou.

ATTAQUES INCESSANTE­S

Poutine a également accusé l’ukraine de redoubler ses attaques contre le territoire russe pour perturber le scrutin présidenti­el, prévu du 15 au 17 mars.

« L’objectif principal […] c’est au moins de tenter d’empêcher de manière quelconque les citoyens d’exprimer leur volonté », a-t-il jugé.

L’ukraine, de son côté, souligne qu’elle continuera ses attaques en Russie tant que l’armée russe occupera son territoire et bombardera ses villes.

Ces attaques, a encore affirmé Vladimir Poutine, s’expliquent aussi par les « échecs sur la ligne de front » des Ukrainiens.

APPEL À ÉVACUER

Par ailleurs, des volontaire­s russes combattant pour l’ukraine ont appelé à l’évacuation des résidents de deux villes situées près de la frontière ukrainienn­e, hier, afin d’éviter « toute perte civile ».

« Nous sommes contraints de frapper les positions militaires stationnée­s dans les villes de Belgorod et de Koursk », ont déclaré sur Telegram les unités « Légion Liberté de la Russie », « Corps des volontaire­s russes » et « Bataillon sibérien ».

La veille, ces combattant­s avaient dit avoir franchi la frontière russe dans une incursion armée qui a fait au moins un mort et que Moscou a assuré avoir repoussée.

Mais les assaillant­s ont revendiqué la prise du village frontalier de Tiotkino.

L’AFP n’a pas pu confirmer ou infirmer ces informatio­ns.

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PHOTO AFP Vladimir Poutine lors d’une entrevue donnée à la télévision russe.

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