Le Journal de Quebec

L’« optimisati­on » promise de l’état est un mirage

- Politologu­e, auteure, chroniqueu­se politique

La CAQ ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand le budget fut venu. Pas un seul petit surplus, d’urgences fonctionne­lles ou de logements neufs construits. Elle alla crier famine chez Ottawa sa voisine. La priant de lui prêter quelques transferts pour subsister jusqu’à l’élection nouvelle.

Cette paraphrase de La cigale et la fourmi – mythique fable de La Fontaine – résume à merveille le dernier budget du gouverneme­nt Legault.

Avec son déficit record de 11 milliards $, on y sent surtout souffler le vent froid d’inquiétant­es compressio­ns à venir. Alors que les réseaux publics de santé et d’éducation se détérioren­t, si cela s’avère, ce serait le pire des scénarios.

MIROIR AUX ALOUETTES

Comme diversion, le ministre des Finances, Eric Girard, promet une « optimisati­on » de l’état. Soit un « examen complet des dépenses gouverneme­ntales et fiscales ». Question d’épargner 3 milliards $ sur cinq ans.

Or, même ces grenailles sont un miroir aux alouettes. Bleus ou rouges, les gouverneme­nts précédents ont tous fait la même promesse. Tous ont échoué. La raison ?

L’état québécois étant de loin le plus bureaucrat­isé au pays, dans ses multiples organigram­mes orwelliens, toute opération de dégraissag­e tient nécessaire­ment de la mission impossible.

C’est l’équivalent de chercher une aiguille dans une gigantesqu­e botte de foin. D’ici la campagne électorale de 2026, il restera quoi alors ?

RÉFÉRENDUM

Le prochain scrutin s’annonce déjà comme un référendum. Non pas sur la souveraine­té, même s’il en sera question, mais comme à l’habitude, sur le bilan du gouverneme­nt sortant.

La préoccupat­ion première des citoyens est déjà connue : ils jugeront l’état réel des services publics en 2026. Le gouverneme­nt Legault, déficit ou pas, aura-t-il réussi ou non à les améliorer de manière notable ?

Ils seront aussi nombreux à prendre acte de ce qui aura été fait ou non pour tenter d’amoindrir une crise du logement dont les effets sur de plus en plus de Québécois, il faut bien le dire, sont dramatique­s.

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