Commençons donc par imposer la loi 101 aux francophones !
Lançons des fleurs à la CAQ, qui ose imposer des réglages en français aux fabricants d’électroménagers, mais lançons-lui le pot pour son inaction dans le dossier de la généralisation des raisons sociales en anglais même pour des compagnies d’ici fondées de bons petits francophones colonisés.
Quelle surprise d’apprendre cette semaine que la CAQ tient tête aux pleurnichards du patronat en imposant aux fabricants d’électroménagers de franciser leurs panneaux de réglages pour les adapter au marché québécois (comme cela se fait n’importe où ailleurs sur terre) !
Cette politique qui avait été envisagée, sans être retenue, par le gouvernement de Jean Charest… va donc probablement voir le jour sous celui de François Legault. Bravo ! Il y a longtemps que j’ai applaudi la CAQ.
PLUS URGENT
Mais si on songe à franciser les panneaux de réglage, il faut aussi se préoccuper d’un autre genre de « dérèglement » qui a lieu, celui-là, à l’intérieur de l’esprit colonisé du Québécois.
Pas un jour ne passe, vous le constatez certainement vous-même, sans que l’on entende parler d’une compagnie fondée par un bon Québécois qui choisit une raison sociale inutilement en anglais.
C’est devenu si fréquent que, je le crains, c’est en train de devenir normal…
Si les sauces piquantes faites à Saint-nicolas sont de la marque appelée Firebarns, et si l’application made in Québec pour épargner à l’épicerie s’appelle Foodhero, pourquoi ne choisirais-je pas aussi un nom anglais pour mon commerce ? Why not ?
Dans ce journal, on apprenait que le rival de l’application Foodhero vient de France et s’appelle Too Good to Go… Misère !
HÉRITAGE DE LAURIN
Le père de la loi 101, Camille Laurin, était psychiatre. Certainement, il savait que sa loi visait moins à influencer les anglophones qu’à donner une colonne vertébrale linguistique aux francophones pour leur éviter de s’effondrer linguistiquement.
De là le titre et la morale de cette chronique : commençons donc par imposer la loi 101 aux francophones eux-mêmes !